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Las Palmas est une énorme ville de presque 400 000 habitants, capitale de l’île de Gran Canaria qui en compte près de un million. Elle est aussi le siège de la région autonome des trois iles de l’est des Canaries, Santa Cruz de Tenerife étant celle des quatre iles de l’ouest.

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Le port de Las Palmas est le plus actif de tout l’archipel et sa marina immense occupe une place de choix en plein centre ville.

A cette époque de l’année elle est quasiment réservée aux résidents et aux participants de l’ARC (Atlantic Rally for Cruisers) sorte de course chic organisée pour les voiliers désireux de traverser l’Atlantique en profitant d’une organisation et d’une assistance sans faille. Ils convergent de toute l’Europe et de la Méditerranée pendant l’automne et le départ est donné de Las Palmas au début de novembre pour une traversée directe vers Sainte Lucie aux Antilles.

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Heureusement le mouillage, juste à côté de la marina est très accueillant et Dartag y trouve facilement sa place parmi de nombreux plaisanciers en croisière dont de nombreux français. Le débarquement en annexe ne pose aucun problème, un quai étant prévu pour cela ce qui facilite l’usage du vélo pliant, bien utile pour les visites ou les courses.

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La ville, fondée en 1478 par le conquistador Juan Rejon, s’est développée le long de la mer, face à l’est pour ses activités portuaires et au nord le long de l’immense plage de sable de Las Canteras, très touristique, gagnant progressivement vers la presqu’ile de la Isleta. L’urbanisme est très contrasté entre les quartiers de grands immeubles collectifs type années 60, et le centre résidentiel de Santa Catalina et surtout de Ciudad jardin, ou le luxe le calme et la volupté dominent. La ville escalade aussi progressivement les montagnes environnantes avec des ensembles immobiliers formés de Bâtiments souvent cubiques blancs.

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Dans cette capitale, les quartiers traditionnels on pratiquement disparu à l’exception d’un petit village de pêcheurs préservé autour du Castillo de San Cristobal au sud.

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Le long des grandes avenues des bâtiments des 18ème et 19ème siècles abritent des hôtels, des musées et même un cabinet littéraire très élégant. On trouve dans les grandes rues commerçantes, des magasins de luxe et des grands magasins tout à fait comparables au Printemps ou aux Galeries Lafayette. A la périphérie, les enseignes comme Carrefour, IKEA, LIDL ou Décatlhon donnent l’impression de se trouver dans une grande ville européenne, ce qui est d’ailleurs le cas.

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Après quelques jours de visites et d’apéros avec d’autres plaisanciers français au mouillage, certains attendant des équipiers ou leur conjoint devant arriver à l’aéroport, le départ pour Tenerife n’attendait plus qu’une météo favorable.

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Le départ de cette traversée de 50 milles fût un peu laborieux, avec une forte houle de nord et un vent perturbé par les reliefs de l’île. Mais au bout de deux heures, nous étions au large avec une bonne brise de nord et un soleil resplendissant, comme tous les jours. Trois autres voiliers sur la même route nous donnaient l’occasion d’une nouvelle régate informelle, gagnée facilement contre deux d’entre eux mais perdue contre le dernier, un X442 très affuté qui est arrivé à Santa Cruz une heure avant nous.

Parfait accueil dans cette petite marina qui avait bien reçu notre email de réservation et a envoyé une embarcation à notre rencontre pour nous guider vers notre poste à quai. Très vite nous avons retrouvé quelques uns de voiliers déjà rencontrés dans des escales précédentes.

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Calme parfait, localisation en centre ville, Wifi d’excellente qualité. Il ne restait plus qu’attendre l’arrivée de Marie-France prévue le samedi 12 à l’aéroport Los Rodeos en provenance de Madrid. Juste le temps de procéder à quelques repérages et de louer une voiture qui permettrait d’aller la chercher et de parcourir cette île présentée par les guides comme magnifique.

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Honnêtement, ce qualificatif est en-dessous de la réalité. Les paysages, les routes qui permettent de les découvrir, la variété de la végétation, la beauté des cultures en terrasses, les villes anciennes et leur histoire,…. sont tout simplement enthousiasmants. Et encore nous avons fait l’impasse sur les plages du sud, les plus belles des Canaries, dit-on, mais colonisées principalement par les touristes de l’Europe du nord, avides des trois S et de tout ce que cela implique d’urbanisme, de bruit ou d’attractions à la mode.

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Nous avons commencĂ© par la partie nord de l’ile, toute proche, en privilĂ©giant l’ex capitale, San Cristobal de La Laguna, vieille ville universitaire très active et animĂ©e dont les bâtiments depuis le 17ème siècle retracent l’histoire. Bien sĂ»r, dans cette culture très catholique, ceux du clergĂ© local sont les plus nombreux et les plus remarquables. Puis une excursion jusqu’à Taganana nous a fait dĂ©couvrir les magnifiques paysages escarpĂ©s et entièrement couverts de forĂŞts depuis la ligne de crĂŞte de cette pĂ©ninsule, parsemĂ©e de « miradores Â» permettant de voir Ă  360 degrĂ©s sur des Ă -pics hallucinants pour ne pas dire hallucinogènes.

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Notre première grande sortie, nous a entrainé jusqu’au sommet du Teide, plus haut sommet de toute l’Espagne (3718 mètres). Les différentes éruptions ou cataclysmes des cinq ou dix derniers millénaires ont sculpté des paysages à couper le souffle. Laves pâteuses, visqueuses, liquides, cendres, sables, explosions diverses, gigantesques glissements de terrains donnent des reliefs apocalyptiques plus ou moins colonisés par la végétation.

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De très belles forêts naturelles (beaucoup de pins locaux) occupent les versants nord et sud, mais la caldera, (à peu près plate à 2200 mètres d’altitude) est une sorte d’enfer minéral immense dans lequel on roule pendant des dizaines de kilomètres en ne sachant pas ou tourner les yeux tellement c’est impressionnant et beau de toute part.

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Le cône volcanique proprement dit, se dresse, majestueux, laissant voir sur ces flancs les multiples bouches à feux ayant laissé échapper d’énormes coulées de différentes couleurs, la dernière très noire en 1798.

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Le tĂ©lĂ©fĂ©rique qui permet d’accĂ©der au sommet part de 2300 mètres et abouti Ă  3555 mètres. ArrivĂ©s lĂ  haut, trois itinĂ©raires permettent d’accĂ©der Ă  diffĂ©rents points de vue d’oĂą l’on aperçoit toute l’île et aussi les autres Canaries dans un rayon de deux cents kilomètres. HĂ©las pour monter au sommet, il faut demander prĂ©alablement une autorisation spĂ©ciale au ministère de l’environnement, et le planning de la semaine Ă©tait dĂ©jĂ  saturĂ©. Consolation, d’après ceux qui connaissent, cela n’a rien d’extraordinaire, mais nous avons Ă©tĂ© un peu déçus, d’autant plus que les gardes qui nous ont arrĂŞtĂ©s Ă  l’entrĂ©e l’ont fait d’une manière peu « canarienne », plutĂ´t hautaine et bureaucratique, ce qui nous a surpris.

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En redescendant de là-haut, par l’ouest de l’île, toujours au milieu de gigantesques coulées de lave anciennes et de forêts de résineux, nous avons découvert d’où venaient les bananes des Canaries. A perte de vue des enclos soigneusement protégés regorgent de cette gigantesque plante verte où les régimes, parfois énormes et encore tout verts, seront bientôt dans nos assiettes. Une vraie route de la banane.

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Après une journée de repos consacré aux petites tâches ménagères, nous avons repris la route, longeant toute la côte sud-est de l’île par une route oscillant entre 400 et 600 mètres d’altitude, desservant plusieurs villes historiques au milieu des cultures en terrasse de pommes de terres à perte de vue et jusqu’à 1500 mètres d’altitude.

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Une vraie route de la patate, nous inspirant beaucoup de respect : oui, les canariens travaillent dur, car l’irrigation nĂ©cessaire Ă  cette culture implique le captage et la distribution du peu d’eau disponible grâce Ă  de multiples petits canaux Ă  flanc de montagne qu’il faut Ă©videmment construire et entretenir depuis des gĂ©nĂ©rations.

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Nous somme ensuite remontés dans la caldera, la parcourant partiellement en sens inverse, et jouissant encore de ses chaos rocheux et volcaniques sous d’autres angles de vue et avec un autre éclairage.

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Nous avons terminé cette deuxième grande sortie par la visite de La Otorava et Puerto de la Cruz. Ces deux villes, quasiment contigües, construites à flanc de montagne sont différentes.

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La première, dont le centre historique comporte de nombreux bâtiments du 18ème siècle et plusieurs belles Ă©glises, est tournĂ©e vers l’artisanat et le gofio. Cet aliment traditionnel des Canaries est une farine de blĂ© et de maĂŻs qui peut servir de base Ă  toutes sortes de prĂ©parations culinaires, principalement des pâtisseries ou des barres Ă©nergĂ©tiques, associĂ©e avec du miel et de la cannelle. Cet aliment populaire ne serait plus « Ă  la mode Â» pour les canariens modernes, et la flamme est entretenue par un passionnĂ© qui cherche Ă  le faire connaĂ®tre notamment grâce aux touristes. Nous avons craquĂ© : c’est bon !

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La deuxième est un ancien port de commerce (supplanté au 20ème siècle par Santa Cruz) et de pêche traditionnel, devenu depuis les années 50 une immense station balnéaire, équipée de grands hôtels et de résidences de luxe colonisant progressivement un urbanisme collectif parfois désuet. La ville est protégée par une impressionnante digue en béton et blocs brise-lame (peut-être à l’épreuve des tsunamis) Et le petit port accueille, en plus des petits bateaux de pêche, un grand club de voile sportive qui doit faire la joie des estivants toute l’année, car ici c’est l’été en permanence.

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Après les grandes iles et les grandes villes, nous allons maintenant consacrer les prochaines semaines aux trois dernières îles de l’archipel, celles de l’ouest, puis nous entreprendrons une nouvelle traversée, la plus importante depuis le début de cette croisière. Elle nous conduira vers l’archipel du Cap Vert, pour encore plus de découvertes et de rencontres dans ce pays indépendant depuis 1973 qui rappelle, à ceux qui le connaisse, l’Afrique de l’ouest, avec la gentillesse de la culture portugaise. Marie-France reprendra l’avion pour Paris depuis Mindelo le 23 novembre (sniff !)