Mardi 5 mai, Ajaccio : Nicolas est arrivé par le ferry de 7 heures. On déjeune, on se prépare, Nicolas achète midi olympique... et on part à 9 heures. Pas beaucoup de vent, mais une grosse houle d'ouest, comme souvent sur cette côte de la Corse. C'est pas terrible pour commencer et la fatigue, le manque de sommeil et la houle ont raison de l'estomac de Nicolas.

Nicolas en phase de récupération...

Après midi par 10 noeuds de vent arrière. Je tangonne le génois et mets un frein de bôme à la grand voile (en fait je la bloque). Passé la balise des moines, BZZZZZZ...., le moulinet de gauche se dévide à tout allure. Impossible de stopper rapidemment le bateau sous cette allure. Je commence à préparer des pare battages pour les mettre à l'eau attachés à la ligne, mais c'est déjà trop tard, le moulinet est vide et la ligne ne tarde pas à casser. Il faudra être beaucoup plus rapide et réactif la prochaine fois.

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Coucher de soleil dans les Bouches de Bonifacio.

On arrive à la nuit aux îles de la Magdalena. Mouillage sur corps mort derrière  isola Budelli  Quelques bateaux sont déjà là. Discution sur la suite du voyage. Compte tenu de la météo prévu pour le 9 mai entre Sardaigne et Sicile, c'est à dire fort vent contraire pour nous, et pour au moins quatre jours, nous décidons de filer dès demain entre Magdalena et ouest Sicile. Cela fait 250 miles soit environ 48 heures de navigation. Après la grasse matinée, on s'arrêtera à la Magdalena pour compléter les pleins puis départ.

Isola Budelli.

Mercredi 6 mai au matin : j'ai retrouvé la Cala Gavetta, le port de la Magdalena avec plaisir. Nicolas va faire deux courses. Je retrouve le cybercafé où j'allais l'été dernier, pour voir la météo et mettre à jour le blog. Pour la météo c'est ok, pour le blog, ça ne marche pas et cela attendra la Sicile. La météo confirme mon choix : départ aujourd'hui direct vers la Sicile pour éviter le fort vent défavorable pour nous entre Sicile et Sardaigne à partir du 9 mai. Pas de gasoil à Cala Gavetta, la station est réaménagement. Nous allons donc faire le plein à Palau, en face. Je retrouve Palau avec un gros noeud à l'estomac. C'est là que je me suis réfugié précipitamment l'an dernier après avoir heurté un rocher à la Cala di Villamarina sur l'isola San Stefano. J'avais vraiment cru que le bateau allait couler. La pompe de Palau a de l'essence mais plus de gasoil. Il nous faut absolument compléter le plein avant de partir pour les 240 miles qui nous séparent de la Sicile. Le plein sera fait dans l'avant port de Porto Cervo. 20 euro pour 15 litres, enfin un prix raisonnable à Porto Cervo. Nous partons rapidemment. 16H00 départ, 16h30 4 lignes de pêche à l'eau, 4 sacs plastiques pêchés avant la nuit.

L'île de Tavolara est vraiment impressionnante.

Isola de Tavolara. Le drapeau sarde ne flottera pas longtemps au hauban...

Nous décidons de faire route vers l'île d'Ustica, au nord de la Sicile. C'est une petite île de basalte 30 miles au nord de Palerme.

Jeudi 7 mai : après une nuit très calme, presque sans cargo, pleine lune, pas de vent, la journée s'annonce dans la continuité...sauf que le soleil a remplacé la lune. Eh bien non, jounée fertile en bonnes émotions. 5 ou 6 dauphins pour commencer, un rorqual un peu plus tard, encore un rorqual avec un groupe de dauphins qui jouent juste à côté en fin d'après midi. Pas d'ambiguité pour reconnaître les rorquals avec la fiche d'identification des cétacés de Philippe. Pour les dauphins, ils sont un peu loin et je pense à leur couleur sombre et à leur petite taille que ce sont des dauphins communs. Mais l'événement de la journée, celui tant attendu et qui fera taire tous les moqueurs, c'est à 14 heures qu'il se produit. J'essaye de faire la sieste, quand Nicolas m'appelle... le gros moulinet siffle... c'est parti. Nicolas freine le bateau tandis que j'enfile le baudrier et essaye de reprendre un peu de fil. C'est un gros ? Il gagne du terrain pendant quelques minutes, puis je commence à rattraper un peu de fil. Nicolas remonte les autres lignes. Un quart d'heure plus tard, un thon blanc se débat sous le bateau. Je le récupère avec le crochet après encore dix bonnes minutes où il tente de repartir.

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Le thon à sa sortie de l'eau, avec encore le rapala dans la bouche...

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Fier comme un bar tabac. Nous sommes trop gros pour rentrer à deux sur la photo ?

... 20 kilos ?... dépeçage et mise au frigo avec une bouteille de blanc de Correns . La remontée du poisson a été délicate. Il fallait bien ce gros moulinet, le crochet et le baudrier. Une journée mémorable avec mes deux premiers rorquals et la pêche de mon plus gros poisson, qui se termine par une baignade et la dégustation du thon avec le vin blanc.

Nuit très calme, mais veille rendue difficile par le vin blanc...

Vendredi 8 mai, Ustica : arrivée à midi, le site est superbe.

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arrivée à Ustica

Ammarrage sur ancre cul à quai. Pas beaucoup de places. Le quai à carburant est plein de bateaux de pêche. Comment va t'on refaire notre plein? Nous donnons du poisson à nos voisins qui nous ont aidés à ammarrer le bateau. Ils nous donnent une bouteille de vin blanc de Sicile. Du thon aussi pour le pontonnier. Il nous prête une passerelle pour accéder au quai. Mais c'est 40 euro pour la nuit avec eau et électricité, le quai est gratuit si on ne prend rien. Il y a un internet point dans le village. Vais je pouvoir mettre le blog à jour ?

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Le quai à carburant

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spécialité locale : les peintures murales