mercredi 17 juin

Petit matin l'angoisse monte comme pour une journée d'examen, mais c'est un peu le cas! Pour se donner le moral, nous nous offrons au petit déj les derniers « beniamino » de la boite. Ce sont des madeleines fourrées ,un régal.

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Cap sur la « kapetenia », il ne peut rien m'arriver, j'ai tout en règle, sauf que.... Ce n'est plus le même fonctionnaire qui officie. Il regarde la liste de l'équipage et me demande d'un air soupçonneux pourquoi je ne suis pas skipper (j'ai déclaré Marie Hélène parce que hier elle avait sur elle son permis bateau, moi pas évidemment!). Tout fier, je lui sors alors le mien et c'est reparti pour le cycle infernal photocopies, nouveau formulaire rectificatif et, quand je pense à m'enfuir, j'entrevois enfin de l'autre coté de la vitre le fameux auto collant magique qui autorise à naviguer dans les eaux monténégrines et que me délivre avec le sourire le fonctionnaire des affaires maritimes.

Nous ravitaillons en carburant et reprenons la route vers les bouches de Kotor. En longeant la cĂ´te on comprend pourquoi « karst » est d'origine yougoslave : d'immenses grottes apparaissent un peu partout.

Le soir nous décidons de mouiller à Rose dont les jolies maisons de pierre nous attirent plus que la grande ville de l'autre coté du golfe d'entrée. Soudain un cri « attention mine! », c'est pas de la blague, mais bien une vraie mine (désactivée pour ceux qui auraient peur) qui fait office de corps mort, il y en a une dizaine au moins. Donc nous amarrons Ulysse à une bonne et belle mine. Il faut dire que nous sommes à coté des sites stratégiques de l'ex Yougoslavie, la colline étant percée de tunnels pour abriter les sous marins de Tito. Aujourd'hui, c'est de l'histoire ancienne et nous verrons un sous-marin livré à la rouille avec quelques bâtiments de guerre dans le même état . Mais les mines sont réaffectées à une nouvelle tâche plus pacifique, mais ce n'est pas le genre de corps mort à aborder franchement, il vaut mieux ne pas s'y frotter!!

Montenegro:amarrage sur mine

Montenegro : amarrage sur mine

jeudi18 juin

Nous parcourons au moteur principalement les 3 golfes des « bouches » avec des arrĂŞts ça et lĂ . L'ambiance devient celle d'un lac suisse et au final celle d'un fjord de Norvège dans un site lacustre et montagnard grandiose. Les remparts de KOTOR se dĂ©couvrent en deux temps : en arrivant aux abords du port pour ceux qui enserrent immĂ©diatement la vieille ville, puis on rĂ©alise alors que toute la montagne surplombant est couronnĂ©e de remparts et de bastions dont la couleur des pierres se confond avec le paysage.

Visite de la ville sous un soleil de plomb où je m'endors sur un banc public..... Mais cette petite faiblesse (le contre coup de l'épisode des formalités d'entrée et de la nuit en mer ?) sera salutaire et nous ne laissons aucune ruelle inexplorée. C'est vraiment un ensemble architectural unique que nous avons bien mérité. Le soir pause dans un internet café pour enfin communiquer sur le blog ,les photos suivront....

KOTOR

Kotor

vendredi 19 juin

Lever matinal pour m'attaquer à la montée des remparts qui dominent la ville officiellement en courant (raider oblige!). C'est interminable et plus je monte plus je m'interroge sur l'utilité de ses ouvrages militaires. Autres temps mais même connerie, cf les collines truffées de tunnels de l'époque de TITO qui n'abritent plus de sous-marins, mais des hirondelles désormais!

En dĂ©but d'après midi nous quittons Kotor. Pour le retour ,en fin de journĂ©e nous nous posons dans une petite crique ou se cache une modeste paillote . Je demande s'il est possible de manger Ă©tant Ă  cette heure les seuls clients. C'est d'abord non, puis après un temps de rĂ©flexion, c'est oui. Nous buvons un coup et attendons.... attendons près de 2 heures, puis voilĂ  qu'arrive un pĂŞcheur avec un seau plein de dorades. Sur le bord de mer, une petite embarcation avec six personnes s'amarre au semblant de quai. Le patron de l'Ă©tablissement nous demande si nous voulons ĂŞtre servi Ă  part ou se joindre Ă  ses amis. Et c'est autour d'une bonne tablĂ©e que nous dĂ©gustons nos dorades grillĂ©es gagnĂ©s par l'ambiance chaleureuse, sans toutefois ne comprendre que des bribes, nos hĂ´tes itou. Le vin local est bon mais la pratique yougoslave n'est pas très orthodoxe : au moment du dessert - quelques morceaux de chocolat !- le vin est abondamment additionnĂ© d'eau. Nous nous quittons vers 11h conscient d'avoir partagĂ© des moments privilĂ©giĂ©s dans une ambiance simple et sans chichi.

samedi 20juin

JournĂ©e farniente dans une crique dĂ©serte! Le luxe (imaginez ça Ă  Porquerolles!), une seule visite vers midi, une petite vedette Ă  touristes lestĂ©e d'une dizaine de femmes aux proportions respectables (pas une de moins de 90 kilos!!) et qui se jettent Ă  l'eau en criant! Ce sont des touristes norvĂ©giennes toutes en sourire. Est ce l'Ă©quipe nationale d'haltĂ©rophilie ? Mais la croisière en goguette repart aussi vite qu'elle est arrivĂ©e... Et le calme revient devant un bon repas puis une sieste.

A 5 h cap vers Budva, vent du sud dans le nez, décidément c'est comme à vélo!!! Mais sur la fin je profite d'un prés bon plein pour arriver dans l'avant port à toute berzingue, les occasions sont rares.... Mouillage dans la rade au milieu d'autres embarcations sur corps mort. La pluie s'annonce et vers 11H du soir c'est le déluge d'eau et de feu car l'orage est là avec un incroyable festival d'éclairs les plus gigantesques. Nous sommes en plein jour, je n'ai jamais vu ça avec de telles intensité et durée. L'eau tombe à l'horizontale. 3heures après le calme revient, mais la pluie s'annonce pour 2 jours, il est très tard.

Bonne nuit.