Voici donc les dernière aventures du capitaine en Albanie. Il a pris l'avion ce matin, en me confiant le soin de mettre en ligne ses dernières péripéties. Il a récupéré son téléphone portable. De notre côté, nous avons réussi à perdre au cours de notre voyage en avion, mes lunettes de vue et l'Ipod de Christine. 2 à 1...

Mardi 23 juin (suite)

La route se poursuit en alternant voile et propulsion moteur.

En milieu de journée se présente Durres le grand port de l'ALBANIE. Ici que des gros et nous rentrons talonné par un ferry. Le port est un vaste rectangle avec un côté ferry et paquebots, un grand coté bordé de grues géantes réservé aux cargos, à son opposé une digue ourlée de carcasses de toutes les époques et sur le quatrième côté encore des grues et de gros remorqueurs. La quinzaine de bateaux ancrés à l'extérieur attendant une place à quai témoigne d'un dynamisme certain. En attendant il faut nous caser, un angle du port à proximité des pilotines fera l'affaire, d'autant qu'il héberge un catararan (nous ne seront pas les seuls intrus). Bien entendu, là aussi c'est un quai pour «porte avions», espérons que le vent qui nous écarte du quai ne tournera pas!

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Les formalités sont en apparence plus aisées qu'au Montenegro, mais nous ne sommes pas maîtres de notre temps, puisque il faut annoncer un horaire de départ et que les papiers du bateau sont conservés par l'autorité portuaire. Son représentant nous indique qu'ils seront rendus le lendemain à 7 h, nous qui voulions absolument partir au milieu de la nuit pour une prochaine arrivée de jour ....c'est raté.

Heureusement la visite de la ville est intéressante sans avoir à beaucoup marcher, un grand amphitéatre romain,

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la période «socialiste» avec ses statues monumentales à la gloire d'héroiques défenseurs du peuple offrant leur torse à la mitraille, et la vie de tous les jours ou quelques grands immeubles modernes aux airs de parvenus font de l'ombre aux batiments d'en bas avec leurs épiceries et petits commerces.

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A noter qu'ici le PS semble en pleine forme, les banderoles «du poing et la rose» ceinturent toute la place centrale. Une dame nous demande ce que nous faisons dans un français parfait,c'est la conservatrice du musée archéologique qui d'après moi a participé à l'édition du «petit futé» consacré à l'Albanie. Un voilier italien nous rejoint vers 8 H. Resto puis étape pénible au centre internet et dodo;

Mercredi 24 juin

lever 5 H. Les italiens partent, les anglais aussi, nous on voudrait bien, mais nous attendons les papiers d'Ulysse. En attendant je rêve devant les cadeaux apportés par le vent de la nuit autour du bateaux : un bidon de 200 litres et une tonne d'ordures!!

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les papiers d'ulysse arrivent à 7 H, la facture aussi : 93 euros, je remets au porteur de la facture la monaie locale (lek) qui me reste : 73 euros et les adieux sont les plus brefs. Conseil aux navigateurs, ne pas se dessaisir de ses papiers et accompagner le représentant de la capitainerie pour suivre soit même le déroulé des formalités. Nous quittons Durres satisfait malgré tout de notre visite. Il est clair que l'Albanie comprendra l'intérêt de s'ouvrir à la plaisance située entre 2 pays qui eux, en tirent les bénéfices. Mais tout ne peut se faire en un jour!

En fin d'aprés midi, nous atteignons l'ile de Sazan. Il n'y a âme qui vive encore, une île truffée de tunnels et fortifications diverses, de batiments lugubres qui n'ont aucune utilité, un vrai gachis! Mais la côte très montagneuse révèle son charme sauvage dans le soleil couchant, j'envisage une petite crique pour la nuit mais je ne suis pas sûr de la méteo. De plus il y a 15 m de fond et je n'ai plus le temps de plonger pour reconnaître les lieux, c'est à regret que nous continuons vers Porto Palermo que nous devrions atteindre vers minuit. Depuis une demie heure le pilote ne tient plus, pendant que nous mangions Ulysse a fait un 360°. Je descend à l'intérieur, l'ordinateur de bord affiche une page blanche, l'ordinateur portable ne s'allume pas, dehors il fait nuit noire. Panne électrique, les feux de route sont faiblards je coupe tous les instruments, éteind les feux de route que je remplace par le feu de mouillage. Le plus dur sera de localiser notre point d'arrivée, il est hors de question de s'arrêter plus tôt, de nuit, et sans connaître la profondeur. Dehors reprend le festival des orages, devant à gauche et derrière ! Pris dans un orage je risque de perdre la visibilité des quelques repères lumineux. Finalement vers minuit, je repère sur babord un feu clignotant faiblement. C'est le bon et malgré la nuit noire je reconnais les lieux et nous pouvons mouiller en toute sécurité. Le guindeau électrique ne marche pas. Alors là, je comprends tout : c'est la panne électrique bête : la clef du démarreur a été repoussée dans une position qui empêche toute recharge de la batterie de service ! une heure et demie du mat, au lit!

Jeudi 25 juin

Il ne nous reste qu'une étape tranquille pour rejoindre pour rejoindre Corfou ,la cote albanaise nous découvre quelques grandes plages,

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le vent est au portant et après un arrêt sur le site du futur village du Club Med nous atteignons l'avant baie de Gouvia Marina, ou je jette l'ancre.

Vendredi 26 juin

Au programme réapprovisionnemt en carburant et en eau dans la marina sous une pluie diluvienne qui dure toute la matinée.

L'après midi nous rejoignons la cote continentale grecque pour finir, en slalommant entre les fermes aquacoles, dans une baie quasiment fermée -Paganias - qui a un air d'étang corrézien, calme assuré.

Samedi 27 juin

Ca sent la fin des vacances et il faut sacrifier aux corvées d'usage, nettoyage et remise en ordre du bateau et profiter d'une nouvelle visite de la ville. Grosse fatigue en fin de journée, pour le repas au mouillage devant Corfou se sera conserve et quelle conserve «Piselli e tonno» c'est une découverte, vous le saviez que «piselli» en italien c'est «petits pois», pour moi qui réside à Draguignan c'est un vocable que je n'oublierai pas !

Dimanche 28 juin

Encore un orage dans la nuit, çà fait beaucoup après les roucoulades langoureuses d'un crooner grec s'echappant jusqu'à minuit par dessus les remparts de la citadelle voisine. Un petit footing dans les rues qui sentent bon la pluie sous le soleil, et me voilà en forme pour l'objectif du jour : gagner une place à quai pour acceuillir l'équipage de captain Jean les yeux délavés par 3 semaines de bureau!