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Après une semaine de vents forts, mais refroidis par un puissant et long orage dimanche dernier, nous avons préféré attendre que Dartag soit parfaitement rincé avant d’appareiller. Certains sont partis quand même, et d’autres ont, comme nous, encore attendu 24 heures avant de se désintoxiquer du confort, de l’électricité et de l’eau douce non contingentés dans la marina de La Gomera.

Cela nous a permis de retrouver David et Raymonde arrivés la veille de La Palma sur Aragorn avec leur amie Zara, et de les accompagner, sous la pluie, dans leur découverte initiale de la ville. Au passage, de faire aussi quelques emplettes dans les commerces locaux plutôt attractifs.

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Lundi matin, branle-bas de combat au lever du jour, pour remettre le bateau en condition « mer Â» et, après les embrassades traditionnelles, un dĂ©part sous un soleil radieux et…. un calme plat qui nous a permis de longer la cĂ´te au moteur.

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Quelques « puristes Â» dans des mouillages grandioses avaient dĂ» y passer un dimanche pluvieux et venteux, moins sĂ©duisant que cette belle matinĂ©e.

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Au loin, le Teide, enneigé par l’orage de la veille, domine. Plus loin un énorme hôtel-jardin entouré de son golf occupe toute une falaise.

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Trois heures plus tard, la brise attendue de nord nous permettait d’arrêter la machine pour cingler délicieusement vers le port principal d’el Hierro, l’Escata, en découvrant petit à petit la silhouette de cette dernière Canarie, la plus petite et la plus isolée, la plus préservée aussi, si l’on en croit les guides.

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Arrivant sur place en fin d’après-midi, nous sommes saisis par l’ambiance noire des lieux. Plage noire, rochers noirs, petit port noir, très peu de bâtiments (en plus vraiment laids) le long de la cĂ´te, aucune animation ni commerce apparent. De la marina dĂ©crite par « le petit futĂ© », point, uniquement un espace entièrement occupĂ© par des bateaux locaux sur bouĂ©e et un seul voilier amarrĂ© le long d’un quai pour cargo au droit de l’unique Ă©chelle permettant d’y grimper Ă  marĂ©e basse.

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Renonçant alors Ă  cette escale, et profitant du vent bien Ă©tabli, nous avons repris la mer cap au sud avant le coucher du soleil en nous organisant pour une traversĂ©e d’au moins cinq jours. Repas, quarts, rĂ©glages du radar, etc, nous perdons rapidement El Hierro de vue avec un petit regret, celui de n’avoir pas tentĂ© cette visite prĂ©sentĂ©e comme très belle. Peut-ĂŞtre avions-nous aussi Ă©tĂ© trop gâtĂ©s par le confort et la richesse de nos prĂ©cĂ©dentes escales aux Canaries, et n’étions-nous pas encore complètement « retournĂ©s Ă  la vie sauvage Â» qui nous aurait permis d’en profiter au mieux. Attention, voileux en herbe que nous sommes, Ă  ne pas sombrer dans le gâtisme et les gâteries qui conduisent Ă  oublier l’aspect « voyage et dĂ©couverte Â» de cette belle croisière !

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Bref, nous voilĂ  en mer, avec une belle brise de nord-est sur une mer Ă  peine houleuse. Le gĂ©nois tangonnĂ© et la GV entièrement dĂ©ployĂ©e, nous accĂ©lĂ©rons chaque jour, Ă  mesure que le vent se renforce. Nos essais de pĂŞche ne donnent malheureusement rien, mais Ă  sept ou huit nĹ“uds de moyenne, est-ce Ă©tonnant ?

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Le troisième jour, il faut rĂ©duire la toile et la houle de deux Ă  trois mètres rend les dĂ©placements Ă  bord moins confortables. Il faut se tenir, mais Marie-France confectionne pour chaque repas des salades variĂ©es et personnalisĂ©es toujours diffĂ©rentes Ă  base de lĂ©gumes crus, agrĂ©mentĂ©s de champignons, poivrons, oignons rouges, les protĂ©ines Ă©tant constituĂ©es de charcuteries diverses et variĂ©es. Un rĂ©gal, sans oublier nos petits verres de « chinchon dulce », rosado, bananum, etc… La belle vie !

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Le quatrième jour, le vent atteint rĂ©gulièrement les trente nĹ“uds voire plus et la houle plutĂ´t trois Ă  quatre mètres avec quelques dĂ©ferlantes. Une seule osera entrer lĂ©gèrement dans le cockpit par la jupe arrière, projetant quelques Ă©claboussures (quel toupet !) jusque sur la table extĂ©rieure oĂą Alain Ă©tait en train de faire une requĂŞte mĂ©tĂ©o par satellite avec l’ordinateur, hĂ©las, encore une fois sans succès. Râlant !

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Cela ne nous empêchait pas de ramasser sur le pont tous les matins les poissons volants qui s’y étaient échoués la nuit au cours de leurs vols non contrôlés en tentant de nous échapper. Et nous profitions le jour, entre nos lectures studieuses ou divertissantes, du vol magnifique des pétrels, mini albatros à dos noir et ventre blanc qui passent entre les vagues sans un mouvement d’aile.

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Malheureusement l’un d’entre eux a confondu notre leurre avec une proie comestible pour lui et, après l’avoir décroché de l’hameçon, nous avons pu le reposer sur le pont, le temps qu’il se remette de son stress avant de reprendre son vol. Ayant changé d’appât, pour éviter que cela ne se reproduise, nous avons pris une minuscule dorade. Décidément la pêche n’est pas notre force principale.

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Mais, en faisant un calcul rapide, il Ă©tait clair qu’à ce rythme, nous arriverions Ă  destination en pleine nuit. Bien que possible, surtout si on connaĂ®t les lieux, qu’il y a une pleine lune et qu’on a des documents nautiques irrĂ©prochables, pourquoi pas ? Mais ce n’était pas forcĂ©ment le cas, et les mises en garde de nos guides sur la fiabilitĂ© des feux et de la cartographie des Ă®les du Cap Vert ne nous y incitaient pas trop.

Nous avons donc « rognĂ© les ailes Â» de Dartag en roulant entièrement la grand voile et en ne gardant qu’un petit bout de gĂ©nois pour rĂ©gler notre vitesse sur cinq nĹ“uds ce qui nous permettait d’arriver au lever du jour le samedi 9 novembre. Le bruit Ă  bord a immĂ©diatement beaucoup diminuĂ© et les mouvements sont devenus moins brutaux, mais comme la mer Ă©tait de plus en plus forte, le confort n’y a pas gagnĂ© autant que nous l’espĂ©rions.

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Et, comme prévu, au lever du soleil ce samedi, l’île est apparue avec ses sommets en cône, et ses plaines sèches. Trois autres voiliers avaient sans doute fait le même calcul que nous, et sont arrivés dans notre foulée à Puerto Palmeira, principal port de l’île de Sal, presque saturé (majoritairement par des voiliers français et suisses) la plus orientale de l’archipel du Cap Vert, par 16° 45’ de latitude N et 22° 58 de longitude ouest. L’heure locale est GMT-1. Nous sommes donc désormais en retard de 2 heures par rapport à l’heure française.

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EspĂ©rant trouver rapidement une connexion Internet, nous vous enverrons ce billet dès que possible, mais l’utilisation de nos tĂ©lĂ©phones mobiles ne sera qu’exceptionnel compte tenu des coĂ»ts locaux annoncĂ©s par notre opĂ©rateur français. Le tĂ©lĂ©phone Satellite est lĂ©gèrement moins cher, c’est dire ! Nous pouvons toutefois recevoir vos appels pour « seulement Â» trois fois plus que lorsque nous Ă©tions en Europe.

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Le week-end, les bureaux officiels sont fermés, ce n’est donc que lundi que nous pourrons nous lancer dans les démarches d’immigration temporaire et devront peut-être faire preuve d’une certaine patience, avant de découvrir cette île ou le tourisme serait en plein développement. A suivre………