1) Quelques chiffres :

-Distance totale parcourue pendant ces quatre mois : 2432 milles

- Nombre d’heures de moteur : 80,3 heures.

- Gasoil consommĂ© : 230 litres (plein complet au dĂ©part et au retour) Soit une consommation moyenne de 2,86 litres Ă  l’heure et un ratio de plus de 30 milles parcourus par heure de moteur. Ce ratio est en amĂ©lioration de 50% par rapport Ă  la première saison.

Plusieurs facteurs y ont certainement contribuĂ© :

- La grand voile neuve, bien meilleure que la vilaine Elvstroëm d’origine, et efficace même dans le petit temps. Après les quelques retouches nécessaires pendant l’hiver pour éliminer les fronces verticales près de la chute au près serré, ce sera une merveille.

- L’hélice à mise en drapeau automatique.

- Une météo probablement mieux exploitée pour profiter plus souvent de brises régulières pourtant assez rares en méditerranée

- Plus grande vitesse de vent enregistrĂ©e (en moyenne sur 10 secondes) : 52 noeuds au mouillage Ă  Ponza. Cela ronfle fort.

- Plus grande vitesse atteinte Ă  la voile (en moyenne sur 6 secondes) : 11.2 noeuds le 7 septembre dans les bouches de Bonifacio par 25 Ă  35 noeuds de vent d’Ouest.

- Palmarès de la pĂŞche : 5 vieilles (non prĂ©sentes dans le tableau de chasse), 2 maquereaux, 1 bogue, 1 oblade, 1 inconnu dĂ©licieux, 3 daurades coryphènes, 27 bonites.

2) Mesures avec la nouvelle HĂ©lice KiwiProp utilisĂ©e essentiellement en route par vent nul et mer calme (moteur Volvo 40cv) :

- vitesse de croisière 6,3 noeuds à 2250 tr/mn

- vitesse maxi plein gaz : 7,5 noeuds Ă  3100 tr/mn

- la consommation horaire a augmenté de 12% par rapport à celle constatée avec l’hélice fixe, à usages et performances identiques. Ce n’est pas une surprise, ce type d’hélice dont les pales sont plates ne peut pas avoir le même rendement, en propulsion, qu’une hélice optimisée pour cela.

- En marche arrière, curieusement, le régime maxi plein gaz ne dépasse pas 1600 tr/mn. Cette anomalie vient peut-être d’un réglage de pas AR mal calé. Le fournisseur reprendra l’hélice cet hiver pour expertise et résolution du problème. A suivre,………….

3) La nouvelle GV, combinĂ©e Ă  l’hĂ©lice Ă  mise en drapeau, amĂ©liore sensiblement les performances. La vitesse de 6 noeuds est atteinte très facilement dès que le vent atteint 9-11 noeuds, 7 noeuds pour 12-14 noeuds, et on peut faire de longues traites Ă  8 noeuds de moyenne avec 15 Ă  20 noeuds de vent. MĂŞme si Dartag n’est pas une « bĂŞte de près », le compromis cap-vitesse permet de remonter au vent avec une VMG de 4,5 noeuds dès 10-12 noeuds de vent rĂ©el, et environ 5 noeuds avec 18-20 noeuds de vent, si la mer n’est pas trop forte.

4) La bosse d’enroulage de la GV d’origine, a été remplacée par une drisse double tresse de 10 mm, épissée sur elle même. Les différentes formes d’épissures sur un cordage double tresse ne sont pas toutes possibles, car l’ensemble du bout doit passer non seulement sur le cabestan mais surtout dans les bloqueurs. La surépaisseur doit donc être faible et il faut pratiquer une couture bout à bout des âmes à l’intérieur des tresses, après les avoir insérées l’une dans l’autre. Ce travail de matelotage m’a demandé pas mal d’essais et de réflexions.

5) La question du spinnaker n’est pas tranchĂ©e. Les conditions de navigation en 2008 nous ont fait regretter de ne pas en avoir en trois ou quatre occasions seulement, et encore, Ă  chaque fois, cela n’aurait Ă©tĂ© que pour 1 Ă  3 heures. Le choix entre l’asymĂ©trique et le classique s’orienterait quand mĂŞme pour le ce dernier. Le gĂ©nois tangonnĂ©, que nous utilisons actuellement, est un pis aller presque acceptable lorsque l’angle du vent rĂ©el dĂ©passe 150 degrĂ©s. L’avantage est qu’on peut le garder sans problème jusqu’à 30 noeuds de vent rĂ©el et le rĂ©duire si nĂ©cessaire. A suivre pour la saison prochaine qui sera encore en MĂ©diterranĂ©e, alors…. ?

6) En l’absence de dessalinisateur, la consommation d’eau a fait l’objet d’une attention particulière. En Ă©quipage rĂ©duit (Ă  deux), Ă  condition de faire la vaisselle Ă  l’eau de mer et de ne prendre de douches (parcimonieuses) qu’au rĂ©veil et après le dernier bain de mer de la journĂ©e, on peut se contenter de 12 l par jour. Naturellement, il n’est pas question de se restreindre sur le pastis et les glaçons, ni sur la cuisine, mais beaucoup d’aliments peuvent ĂŞtre cuits avec un mĂ©lange 1/3 eau de mer 2/3 eau douce ; Ă©conomisant par la mĂŞme occasion du sel. Avec 440 litres embarquĂ©s, on peut donc tenir thĂ©oriquement plus d’un mois. En pratique, au bout de quinze jours ou trois semaines, on est prĂ©occupĂ© par ce problème qui oriente les escales et ajoute une contrainte Ă  celles de la mĂ©tĂ©o. Le dessalinisateur donne donc Ă  la fois de la libertĂ© et du confort, permettant de se doucher plus abondamment ou frĂ©quemment, de s’offrir des shampoings plus souvent, de faire de petites lessives, Ă©ventuellement de rincer de temps Ă  autres les sièges du cockpit ou coussins salĂ©s. J’espère trouver le modèle adaptĂ© cet hiver.

7) Le complément, cette année, de panneaux solaires déplaçables (2x45w), l’isolation soignée du frigo principal (fonctionnement du groupe compris entre 17 et 28% du temps selon la température ambiante), la neutralisation du sondeur numérique et la généralisation des LED, y compris pour les feux de navigation, a permis de nets progrès dans l’autonomie en électricité. Mais il suffit d’une journée grise et sans vent pour faire baisser exagérément le niveau de charge des batteries. Le groupe électrogène de secours reste donc indispensable, mais son installation dans le compartiment moteur rend sa mise en oeuvre très simple, rapide et silencieuse. Il permet de plus de réchauffer le ballon d’eau chaude sans attendre que le moteur principal (utilisé seulement pour la propulsion) soit mis en route.

8) L’accès Internet a fait un gros progrès cette annĂ©e. Grâce Ă  une offre combinĂ©e ADSL fixe et mobile de SFR j’avais pu obtenir l’hiver dernier une clĂ© USB 3G+ permettant le haut dĂ©bit Ă  bord dans la plupart des cas, au mouillage et Ă  proximitĂ© des cĂ´tes. En France le forfait mensuel ADSL fixe comprend la transmission 3G mobile de 50 Mo de donnĂ©es, et 250 Mo pour 10 € de plus. Malheureusement cela coĂ»te beaucoup plus cher Ă  l'Ă©tranger car les opĂ©rateurs se paient grassement sur le « roaming Â» : 10 € par jour pour 50 Mo. C’est presque du racket, mais techniquement cela marche très bien, la plupart du temps en 3G (3,8 Mbits/sec), parfois en 2G (250 kbits/sec), mĂŞme dans les petites Ă®les. Cela permet de consulter la mĂ©tĂ©o dans d’excellentes conditions (voir ce remarquable site italien gratuit, http://www.lamma.rete.toscana.it/ww3/index.html ), de lire la presse, et bien sĂ»r la messagerie avec pièces jointes. Cette solution, certes un peu chère sauf si l’on reste en France, permet de s’affranchir des cybercafĂ©s, et de la recherche de plus en plus problĂ©matique de bornes WiFi non protĂ©gĂ©es.

9) Le développement des mouillages organisés (26,50 € à Port Cros !) pose le problème de la prise d’une bouée depuis le pont d’un bateau dont l’étrave est à plus de 1,40 m au-dessus de l’eau. L’usage d’un passe amarre au bout d’une gaffe s’impose, plutôt qu’un crochet automatique, pas toujours évident à larguer et incapable de passer sur certains anneaux de bouées très épais. J’ai opté pour le modèle vendu par le réseau Uship en plastique noir, très simple et large, facile à utiliser par un équipier même peu expérimenté. Pour 14,90 €, soit 4 à 5 fois moins que les modèles en inox, le compromis est excellent. On trouve le même chez COMPASS pour encore moins cher.

10) L’annexe en PVC Plastimo P265IK, âgĂ©e de cinq ans, Ă©tait quasiment en bout de course la saison dernière : bonne tenue de la pression mais surface des boudins collantes et sales, obligeant Ă  rester debout dedans (pas toujours facile). Avant de la remplacer, j’ai cherchĂ© des solutions professionnelles de revĂŞtement permettant de la faire durer quelques saisons de plus. Sans succès. Je me suis donc rĂ©solu Ă  faire un essai trivial. Après avoir grattĂ© au couteau les parties les plus sales afin d’éliminer les dĂ©compositions collantes, j’ai appliquĂ© bĂŞtement au pistolet une couche mince de peinture glycĂ©rophtalique blanche. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© Ă©tonnant : une annexe quasiment neuve en apparence, et plus aucun collage. On peut dĂ©barquer avec en pantalon blanc en s’asseyant sur les boudins sans crainte ! Je me disais que cela ne durerait pas longtemps et que la peinture allait attaquer le PVC, dĂ©gradant son Ă©tanchĂ©itĂ©. Rien de tout cela, et pendant les presque cinq mois d’usage intensif cette saison, ses services n’ont eu aucune dĂ©faillance. Seul son aspect extĂ©rieur s’est lĂ©gèrement dĂ©tĂ©riorĂ© Ă  mesure que la fine couche de peinture s’usait (modĂ©rĂ©ment). A la limite, ce n’est mĂŞme pas un inconvĂ©nient, car les vols d’annexe devenant de plus en plus frĂ©quents, moins on fait envie, mieux cela vaut ! Elle reprendra du service en 2009 après une nouvelle couche de peinture passĂ©e au pistolet en moins d’une heure.