Le festival de la plaisance de Cannes prend place parmi les animations de fin d'été de cette station balnéaire mondialement célèbre.

En cette année d'incertitude financière, pour ne pas dire de crise, cela pouvait êtrte intéressant d'y faire une visite, pour voir comment les exposants et le public répondrait à l'appel des organisateurs. C'était aussi l'occasion de rencontrer des spécialistes en matière d'équipement, à moins d'un an de notre départ pour un grand voyage.

Créole

Quittant Porquerolles, sous les yeux de Créole, par une bonne brise d'ouest, il ne fallut pas longtemps pour être au cap Camarat. Une heure plus tard, après quelques puissantes rafales et pas mal d'hésitations, le vent tombait, ne laissant qu'un méchant clapot d'un mètre en provenance du golfe de St Tropez. La mort dans l'âme, je tournais la clé de contact, mais, aussitôt embrayé, de fortes vibrations aussi bien en marche avant qu'en marche arrière me faisaient penser à un détritus pris dans l'hélice.

Après avoir rentré toute la voilure et bloqué la barre à babord toute, une plongée en apnée suffit pour éliminer l'intrus, une grande feuille de plastique, malgré les mouvements du bateau dans ce clapot résiduel. A peine remonté à bord, une reprise du vent nous permettait de nous approcher d'Agay, avant qu'il ne tombe de nouveau puis revienne de l'est à 8-10 noeuds. Quel bonheur de rallier Cannes au coucher du soleil avec cette brise régulière ! Le mouillage de Ste Margueritte est toujours aussi accueillant.

Croisette masquée

Au réveil le jeudi matin, la vue sur la croisette était quasiment obstruée par les immenses motors yachts mouillés par dizaines dans la baie parcourue par leurs puissantes annexes et les derniers modèles des exposants cherchant à séduire des clients potentiels pour ces montres de puissance.

les grands à Cannes

Dans le vieux port, le salon à flot regroupe les principaux chantiers de voiliers, présentant plutôt leur haut de gamme, et surtout une impressionnante collection de constructeurs, brookers, vendeurs de maxi motor-yachts longs de 25 à plus de 50 mètres, déplaçant des centaines de tonnes, équipés de moteurs de 1500 à 4700 chevaux-vapeur et dont les réservoirs peuvent contenir jusqu'à 70 000 litres de précieux gasoil. Il y a aussi nombre de vedettes rapides dont le bruit est un élément de séduction fondamental.

vive les couleurs

Sur le plan esthétique, je devrais dire "design", la tendance se confirme d'année en année. Les étraves sont plus verticales et même inversées comme s'il s'agissait de sous-marins. Le "must" semble être l'annexe qui est un modèle réduit du yacht principal. Naturellement la noblesse des matériaux, la qualité des peintures et des vernis, la variété des couleurs est immense. Certains, dont les coques sont noires et les vitres tellement sombres qu'on les diraient noires aussi, font penser aux films de James Bond ou à des navires furtifs qui seraient invisibles la nuit pour mieux apparaitre le jour. Un comble !

Le grand et son modèle réduit

l'annexe idéale

Ce monde du luxe, de la frime et de la mode n'est pas le mien , mais après tout, pourquoi pas ?

A propos des équipements, je souhaitais appronfondir quelques questions techniques avec les fournisseurs. Sur ce plan, ce millésime était moins riche que je ne le pensais, et je suis resté partiellement sur ma faim. J'ai quand même pu rapporter quelques bricoles et informations qui me rendront service l'hiver prochain.

vitesse 8 noeuds

Le retour vers Hyères me prit trois jours. La vent d'est de 10 à 15 noeuds était trop tentant pour ne pas en profiter, et au lieu des 55 milles de la route directe, j'en fis 155, juste pour le plaisir, essayant par la même occasion de prendre un beau poisson. Mais lorsque la vitesse oscille entre 7 et 8 noeuds cela doit être un peu rapide pour les bonites ou les thons car je suis rentré bredouille. Le plaisir des escales tranquilles dans des mouillages de rève, quasiment déserts à la fin de cette saison, alors que l'eau de mer est encore à plus de 25°, est immense aussi.

Cette fois, c'était deux fois le temps, trois fois la route et quatre fois le bonheur. C'est simplement dommage de na pas avoir pu en profiter à deux. Heureusement la vraie retraite approche.