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Fin avril, la Marina « Bas du Fort Â» Ă  Pointe Ă  Pitre change d’ambiance. Durant l’hiver tropical elle est animĂ©e par les voiliers de tous les pays qui croisent dans ce paradis des Antilles, profitant d’une mĂ©tĂ©o d’une rĂ©gularitĂ© Ă©poustouflante : tous les jours les prĂ©visions se rĂ©pètent et se rĂ©alisent quasiment Ă  l’identiques « vent d’est 15 Ă  20 nĹ“uds, houle de 1,50 Ă  2 mètres, visibilitĂ© supĂ©rieure Ă  10 milles, nuages Ă©pars avec lĂ©gers grains possibles, tempĂ©ratures de l’air variant de 25° la nuit Ă  28-29° au maximum de la journĂ©e et celle de la mer stable Ă  28° et 30° dans les lagons.

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Puis, progressivement à partir de la mi-avril la température d’élève d’un ou deux degrés, la grains se font un peu plus fréquents et le vent est plus irrégulier.

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La fin de la saison approchant, de nombreux équipages se préparent à repartir vers l’Europe, passant généralement par les Bermudes, éventuellement les USA, et les Açores, ou à désarmer soigneusement leur bateau en vue d’un retour en métropole pendant l’été. Ceux-là reviendront en avion à la fin de la saison cyclonique pour un nouvel hiver dans les Caraïbes.

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Cette animation est aussi l’occasion de saluer ceux qui passent avant leur départ, et de retrouver certains dont nous avons fait connaissance dans les mois précédents au gré des escales.

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Mais c’est aussi le moment de recevoir une dernière visite familiale en profitant des « ponts de mai », favorables cette annĂ©e entre le 1er et le 10. Evidemment, Dartag Ă©tant toujours immobilisĂ© sans mât, il sera transformĂ© en "bathotel" guadeloupĂ©en, permettant d’approfondir nos dĂ©couvertes de cet archipel magnifique grâce aux moyens de transport terrestres ou maritimes locaux.

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Ainsi nous aurons accueilli tous mes enfants et petits enfants durant cette première saison d’hiver aux Antilles. Avec Maïlys et Christophe, le programme fut aussi varié.

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D’abord les plages de sable blanc bordés de cocotiers

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Puis la recherche de distilleries de rhum accueillantes. Curieusement ce ne fut pas si facile, la plupart étant maintenant soumises à des horaires, des tarifs, des boutiques imposées. Mais nous avons été accueillis à la perfection par celle de Longueteau où le patron lui-même nous a longuement expliqué l’histoire de la propriété, ses spécificités - elle est la seule en Guadeloupe qui maitrise toute la chaine de production des champs de cannes à la commercialisation des produits - et ses processus de fabrication. Bien sûr cela nous a mis l’eau à la bouche et nous avons cassé nos tirelires dans le très fréquenté show-room, voisin des bâtiments industriels.

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Surveillant tous les matins le sommet de la Soufrière, nous avons décidé de tenter notre chance le jour où elle nous est apparue le moins empanachée. Bon, ce n’était pas encore suffisant et nous avons dû renoncer à aller jusqu’au sommet noyé dans le brouillard. Mais nous avons parcouru les petits chemins qui en font le tour, allant jusqu’à la cascade du Galion et nous prélassant délicieusement dans les bassins soufrés et chauds des Bains Jaunes, au retour. En rentrant à bord le soir, les mangues fraiches ramassées sous leur manguier le long de la route, nous ont paru délicieuses, et elles l’étaient.

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Le clou de ce séjour fut la journée passée dans le minuscule archipel de Petite-terre. Ce sont deux ilots inhabités situés au large de la pointe des Châteaux et transformés en réserve naturelle. Après une longue prospection, nous avons choisi d’utiliser un Speed-Boat pour cette balade.

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Cet « engin Â» surpuissant peut transporter une vingtaine de touristes et la logistique nĂ©cessaire pour un repas sous les cocotiers sur la plage accompagnĂ© des punch et ti-punch de rigueur. Le pilote, yeux bleus et cheveux longs blonds, Ă©tait moins avenant que le ne laissait supposer son « look ». Manifestement son mĂ©tier le « gonfle Â» (ce qui est Ă©tonnant mais comprĂ©hensible Ă  la fin d’une longue saison) mais il nous a fait dĂ©couvrir tout d’abord la puissance brutale de son canot de 450 chevaux, bondissant d’une vague Ă  l’autre dans des volĂ©es d’embruns, bien que l’ocĂ©an soit, ce jour, lĂ  plutĂ´t paisible. Certaine familles et surtout quelques enfants Ă©taient terrorisĂ©s au dĂ©but puis se sont calmĂ©s. Nous sommes arrivĂ©s saoulĂ©s de coups et trempĂ©s, mais avec nos sacs Ă©tanches prĂ©servĂ©s.

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Sur les indications de notre cornac blond, nous avons alterné la baignade avec masques et tubas, et les promenades à terre au milieu d’une faune surtout réduite à des centaines d’iguanes parfois belliqueux.

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Dans l’eau un faune variée et abondante vaut vraiment l’exploration paisible dans cette eau accueillante, protégée par son lagon et à la température idéale de 30° où l’on peut rester aussi longtemps qu’on veut. Les poissons multicolores, les tortues, les petits requins citron, les langoustes composent un spectacle féérique.

Sur le chemin du retour, notre pilote nous a longuement fait profiter d’un banc de petits dauphins qui passaient par lĂ , avant de remettre « toute la gomme brutale Â» vers notre port d’embarquement, Saint François. Non, vraiment, cette expĂ©rience de Speed-boat n’est pas très sĂ©duisante, mĂŞme si cela valait le coup de la tenter.

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Un autre jour, nous avons découvert le fabuleux jardin botanique de Deshaies. Fondé dans la propriété que Coluche avait achetée sur place, il domine la mer des Caraïbes dans un site magnifique. Les plantes, fleurs, oiseaux de toutes sortes qu’il héberge sont d’une beauté à couper le souffle. Oui la nature tropicale est exceptionnelle de richesse et de couleurs.

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Et sa générosité offre une gastronomie simple et délicieuse quasiment à portée de main.

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Maïlys et Christophe sont repartis tout bronzés, les yeux pleins de bonheur après ce court séjour dans une des plus belles iles du monde sans doute.

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Retour aux petites contraintes du calendrier ensuite, avec les contacts toujours aussi peu encourageants avec l’assureur, pour essayer de faire avancer le dossier de réparation de Dartag. A tel point que le retour en métropole sera motivé aussi par un visite au siège de la compagnie, pour essayer de comprendre cette apathie voire cette indolence pour ne pas dire léthargie, ou peut-être mauvaise volonté.

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Mais avant tout il fallait lancer les commandes, préparer le bateau à recevoir les entreprises qui doivent intervenir et pour qu’il passe en sécurité l’été tropical, puis réserver un billet d’avion pour Toulouse, avec escales à Fort de France et Paris-Orly. Départ programmé fin mai avec la confiance que permettent les contacts locaux noués au fil de ces longs mois d’escale forcée et avec la marina Bas-du Fort dont le personnel et les responsables se montrent tout à fait coopératifs.

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Une fois arrivé à la maison, triés et rangés les 50 kg de bagages emportés, je retrouve Marie-France installée à Hyères depuis quelques jours. Délicieux séjour au soleil de Méditerranée après avoir échappé à l’hiver européen. Les amis sont là et les retrouvailles agréables.

Puis nous gagnons Pornichet pour ce rendez-vous important avec l’assureur. En moins d’une heure le problème est réglé, les fonds débloqués et le contact rétabli. C’est incroyable comme une rencontre bien préparée peut être utile et efficace. Un souci de moins et une trésorerie reconstituée pour la suite de la réparation de Dartag.

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Le tour de France se poursuit avec une belle fête familiale à Rennes, un séjour à Paris qui permet aussi de reconstituer ses ressources culturelles (c’est un peu ce qui manque dans les iles) avec au programme de la musique (le 21 juin, la fête), du théâtre, des musées (nouvelles salles dans l’aile nord Sully du Louvre, magnifiques) et aussi des rencontres familiales exquises.

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Enfin après un bref retour à Toulouse, surtout consacré à l’intendance et la paperasse, en route pour Hyères pour un été pas habituel, sans bateau et sans croisière estivale. C’est bizarre, mais on retrouve très bien la vie terrestre parmi les frères et sœurs, enfants et petits-enfants, neveux et nièces, amis de toujours, dans cette vieille maison familiale dont l’entretien demande aussi quelques contributions de tous.

La prochaine étape sera le retour en Guadeloupe une fois Dartag réparé et prêt pour de nouvelles aventures.