A Punta Del Este il n'y a pas de port pour les grands navires, mais une belle marina pour les yachts et les plaisanciers. De nombreux voiliers et motorboats donnent le ton. Cette station est chic et le luxe y a droit de cité.
Du coup, notre paquebot doit rester au large, au mouillage, et notre débarquement se fait à bord des chaloupes mises à l'eau par l'équipage.
Les passagers qui redoutent cette "épreuve" ou qui préfèrent rester à bord, se jettent alors sur la piscine du pont 10, bien séduisante avec le temps parfait qui s'annonce pour la journée: soleil de plomb, brise faible, mer très calme.
Nous préférons découvrir la ville avec l'excellente guide francophone qui nous accueille sur le débarcadère, après 40 minutes de traversée tranquille de cette superbe baie naturelle, et montons dans un autocar de luxe parfaitement climatisé et muni d'une borne Wifi ouverte (une première), ce qui nous donne l'occasion d'adresser quelques nouvelles à nos proches restés dans l'hiver français sous la neige, la pluie, le froid et les journées courtes.
Petite surprise peu après le départ, en découvrant la maison d'un compatriote, fier de l'être, juste avant d'arriver à la pointe de San Remo...
....où nous attendent trois grâces quasiment dans le plus simple appareil.
Puis nous longeons les superbes plages où l'océan Atlantique, d'une belle couleur bleue, nous change du Rio de la Plata et ses eaux chargées que nous avions depuis Buenos Aires. Quelques surfeurs, mais peu de nageurs, nous rappellent que l'eau est froide, guère plus de 16°.
Quelques kilomètres plus loin nous traversons un petit pont très original en double dos d'âne qui aurait permis, selon son concepteur, d'économiser le béton et les ferrailles tout en donnant à cet ouvrage un caractère très original. Il parait que cette fantaisie est restée unique au monde. Pour les véhicules motorisés cela convient, mais pour les vélos, piétons ou chars à boeufs ces deux montées et descentes doivent être un problème.
Il conduit, sur l'autre rive, au village de Tesoro, tranquille et modeste au bord de la lagune d'eau douce qui précède l'embouche de ce minuscule fleuve côtier.
Sur la rive droite, retournant vers Maldonado, nous découvrons une immense pinède qui sert d'écrin à des centaines de villas et domaines tous plus beaux les uns que les autres, parfois dissimulés derrières des haies vives et des fleurs, dont certains appartiennent ou ont appartenu à des célébrités du monde entier (Diego Maradona ou Jacques Médecin, qui y est mort, par exemple). Il y a là aussi un golfe superbe et un aérodrome suffisant pour les jets privés des jet-setters de la planète.
C'est dans ce quartier que ce trouve le merveilleux petit musée RALLI, fondés par deux mécènes dont le choix est de garder la gratuité de l'entrée et de n'accepter aucun don. Ils privilégient les artistes d'Amérique du sud ou hispanisant.
De nombreuses scultures, surtout en l'extérieur, et peintures ou oeuvres graphiques de grandes dimension, dans les galeries, y sont exposées.
Une importante série de bronzes de Salvador Dali est particulièrement mis à l'honneur dans le péristyle, malheureusement protégée par des plaques d'altuglas qui ne permettent pas d'en profiter pleinement.
Nous avons eu droit aussi à une visite très originale avec le musée del pueblo à l'autre extrémité de la baie de Maldonado. Sur un pointe rocheuse le peintre graphiste et décorateur Carlos Paes Vilaro a construit et agrandi au fil des ans (et il en a accumulé pas mal) une maison, partiellement transformée en musée, et un hôtel qui puise quelque inspiration dans celle de Dali, dont il était proche, à Port Lligat. L'ensemble est accroché à une falaise et domine la baie suivante, superbe.
Des oeuvres et sérigraphies du maître y sont exposées à la vente avec ou sans dédicace, ainsi que celles de ses enfants.
En fin de cette chaude journée, l'appareillage majestueux du Celebrity Infinity au milieu des innombrables plaisanciers locaux nous a offert une vue magnifique sur cette station balnéaire qui fait l'orgueil du Pays et lui assure 75% de ses recettes touristiques. On pourrait également signaler qu'elle a déjà accueilli des sommets ou évènements mondiaux au même titre que Davos, Miami, Rangoon ou Charm El Cheik avec qui elle se compare volontiers.
Et le mouillage des iles Gorriti juste devant la ville fait un peu penser à celui des îles de Lérins devant Cannes les jours d'affluence, sans toutefois s'élever au même niveau de charme et sans le même poids de l'histoire, mais cela se discute !