Après presque deux années, l’étau de la pandémie se desserre progressivement et la question se pose ainsi : allons-nous prendre nos billets d’avion pour rejoindre Dartag à Pointe-à-Pitre où il se meurt d’ennui depuis bientôt deux ans.

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Evidemment la flemme et l’abattement créés par tous ces mois de perturbations ne facilitent pas les choses, d’autant plus que le jardin nous offre encore des friandises...

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...et que nous nous sommes lancés dans quelques travaux d’amélioration de la maison, bouchant une fenêtre inutile avant de repeindre le mur par ci,...

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...refaisant le sol d’une chambre par là...

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...transférant Schatz au chantier pour l’hiver, et j’en passe.

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Mais, finalement, pass sanitaires  complets et tests négatifs en poche, Air France nous a convaincu, avec des billets plutôt attractifs, au départ de Marseille-Provence que nous avons rejoint en pleine nuit avec une bagnole de location.

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A Pointe-à-Pitre le temps était plutôt tristounet, mais Dartag nous attendait, fidèle au poste, devant la capitainerie. Le marinero de service nous y a conduits tout tremblants. Nous nous attendions au pire après deux étés tropicaux chauds et humides sans bouger et sans la moindre visite à bord.

Miracle, nous sommes allés de bonne surprise en bonne surprise : à l’exception de quelques bricoles secondaires, tout marchait, les batteries étaient suffisantes pour démarrer le moteur et l’intérieur était propre et sec pour une première nuit tropicale.

Nous avions trois jours avant le rendez-vous pris pour mettre le bateau au sec sur la zone technique et commencer le carénage et les révisions nécessaires. Bon, évidemment, il nous a fallu attendre deux jours de plus qu’un créneau se libère, mais nous en avons profité pour faire de l’ordre et du nettoyage, malgré tout bien utile, sans oublier de souhaiter à Aurélien son 10ème anniversaire.

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Nous avons trouvé de l’aide pour éliminer toute cette vie sous-marine qui avait abondamment profité de la belle carène de Dartag pour se développer. Pour un peu nous aurions presque regretté de ne pas oser la consommer, tant elle était appétissante.

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Mais nous avons préféré compter sur le restaurant « La Route du Rhum » pour fêter la remise à l’eau et l’anniversaire de Gunilla, après une semaine d’efforts soutenus dans la chaleur et la poussière. Ouf, une nouvelle vie va pouvoir commencer !

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Enfin, ce jour est arrivé et, avec une survie et une chaine d’ancre neuves, une fois le ravitaillement et les pleins faits, les petites Antilles avec sa mer chaude et ses alizés sont à nous.

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La douceur du mouillage et des plages de Marie-Galante n’a pas souffert de la pandémie et c’est avec un plaisir intact que nous y avons retrouvé Michel et Françoise arrivés par hasard presque en même temps que nous sur leur « Belle Lurette » rutilant. Ils avaient en équipage un couple super sympa avec qui les Ti-punch et repas chez Henri furent de grands moments de retrouvailles.

Après quelques jours au mouillage de St Louis, nous avons appareillé pour Grand Bourg, capitale de l’ile, où les perspectives de shopping tentaient Gunillla. Malheureusement, l’accueil dans ce charmant petit port, capitale de l’ile, s’est bien dégradé et l’accostage sur un ponton branlant plein de cornières agressives, cher et sans aucun service, nous a dissuadé d’y rester plus d’une journée. Mais les boutiques de déco ou de fringues ont quand même reçu de la visite, et l’équipement de Dartag s’est enrichi de quelques articles du plus bel effet !

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Profitant d’une météo encourageante, nous avons repris la mer pour rejoindre la Martinique où nous avions quelques visites et interventions techniques en vue. Cette traversée fut plus longue et agitée que prévu en raison des grains, calmes et surventes qui ont sérieusement perturbé la deuxième moitié. Arrivés de nuit à La Trinité, sous-préfecture du nord de l’ile, nous avons retrouvé le lendemain notre ami Jean Philippe qui nous avait préparé un déjeuner exquis sur le thème du thon rouge pêché par ses copains locaux.

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Repartant du Robert nous avons fait plusieurs escales dans les magnifiques mouillages de la côte atlantique protégée par sa grande barrière de corail. Les petits ilots (ou ilets en langage créole) sont souvent privés et abritent des maisons ou villas de rêve.

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La baignoire de Joséphine est une sorte de cuvette d’environ un mètre de profondeur située entre deux ilets et parfaitement protégée par une double barrière de corail. Une merveille !

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Approchant du Vauclin, les nuages se sont en grande partie dissipés, permettant de voir les deux principaux et plus récents volcans martiniquais, le Gros Morne (prononcez le gwo monne) à gauche et la Montagne Pelée à droite, point culminant de l’ile, de sinistre mémoire depuis la terrible explosion de 1902 qui rasa la ville de Saint Pierre, tuant 30 000 personnes et coulant tous les navires présents sur rade ce jour-là.

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Notre escale au Marin a duré plus d’une semaine, en raison essentiellement du carnaval pendant lequel tous les professionnels sont fermés, et de l’épidémie qui nous a privés momentanément des services du mécanicien qui devait dégripper l’embrayage du moteur de l’annexe devenu de plus en plus dur.

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Mais cela nous a permis d’y constater la présence d’un balbuzard (ou aigle pêcheur) qui, après avoir attrapé sa prise du jour, est allé la déguster au sommet du mât de notre voisin en faisant sécher son plumage. Impressionnante nature qui sait profiter des opportunités !

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A noter aussi la tendance qu’ont certains plaisanciers à accumuler un colossal bric à brac.

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Et les rencontres amicales sont parfois inattendues, comme celle de nos amis globe-trotters hyérois Jean-Paul et Marie-Françoise, venus naviguer sur le bateau de leur fils. La surprise fut immense et bien agréable.

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Le plaisir fut également énorme de retrouver David et Raymonde ou Philippe et Irène, des amis de longue date que nous voyons plus ou moins régulièrement et avec qui nous partageons de nombreuses passions communes, comme la voile bien sûr, mais aussi l’aviation, même si certains ont tourné la page (sniff).

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Aux Anses d’Arlet, le mouillage était beaucoup moins fréquenté que les années précédentes, et un petit conflit naissant entre les plaisanciers et les pêcheurs n’y est peut-être pas étranger. Mais il ne doit pas en être la seule cause, car le temps médiocre et la situation sanitaire n’arrangent rien.

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A Fort de France, un peu de shopping s’imposait, mais les commerces souffrent aussi et ferment tôt, laissant les petites rues désertes dans le vent et sous les pluies régulières.

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Nous avons quand même tenu à honorer le jour du seigneur à la cathédrale. Après une restauration importante, elle accueille de nouveau un public réduit par les contraintes sanitaires….

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…mais toujours aussi fervent et endimanché !

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Traversant la baie, nous avons ensuite découvert à l’anse Mitan l’une des gloires de la voile nationale qui attend tristement un sponsor pour retrouver des couleurs. Ce petit coin de la rade de Fort de France abrite aussi une jolie marina appelée Pointe du Bout, entourée du « village créole » sorte de centre commercial assez coquet et touristique.

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Repartant vers le nord, nous avons longé la côte sous le vent de l’ile craignant de subir de longs calmes et d’être obligés d’utiliser massivement la risée Volvo. En fait cela s’est limité aux six derniers milles, permettant par la même occasion de recharger les batteries et le ballon d’eau chaude.

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Le mouillage de Saint Pierre est parfaitement orienté pour profiter des spectaculaires couchers de soleil tropicaux lorsque la visibilité est bonne, ce qui était le cas.

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Cette fois, malgré quelques grains, ce grand mouillage était assez fréquenté par de nombreux voiliers étrangers et calme. On peine à imaginer qu’une trentaine d’épaves gisent par des fonds de 30 à 80 mètres dont une petite partie a été identifiée et explorée. Un petit musée commence à rassembler quelques souvenirs du drame de 1902.

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Dans les ruines encore calcinées de cette catastrophe des petits pigeons s’ébattent, mais l’impression générale de cette ville martyre est qu’elle n’a pas encore pansé ses plaies.

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Autrefois capitale et préfecture de l’ile, elle recèle quelques bâtiments originaux comme l’office du tourisme et, sur la plage, au bout du long front de mer, une série de tentes abritait un évènement festif particulièrement bruyant, attirant une foule de jeunes dans une ambiance reggae disco. Heureusement ils ont respecté le couvre-feu à 22h.

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L’unique restaurant ouvert offrait un menu langouste auquel nous n’avons pas résisté. Cet établissement appelé « La Vague » est particulièrement bien organisé, avec un personnel aimable et efficace. La vue sur la baie ne peut pas être meilleure si on réserve. Que demander de plus ?

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En prime, la vue sur la montagne Pelée est magnifique. Il nous a fallu patienter une après-midi entière, appareil photo en main, pour espérer la voir dans son entier, sachant que c’est exceptionnel.

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Mission accomplie, quelle chance, mais c’est pratiquement au coucher de soleil que nous avons pu être exaucés !

Avec une météo magnifique, notre traversée retour vers la Guadeloupe fut néanmoins assez agitée de grains et de variations de vent. Malgré un départ à l’aube, c’est de justesse que nous avons réussi à entrer à la nuit tombante dans la délicate passe d’accès sud de l’archipel des Saintes.

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On dit que la baie de Terre de Haut est la plus belle du monde. Certes, c’est probablement vrai. Elle est pourtant assez mal abritée et le mouillage n’y est pas confortable par vent fort, et lorsque la houle est établie elle y entre un peu.

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Curieusement il restait quelques bouées libres et nous avons pu en prendre une assez difficilement dans les rafales, mais la société concessionnaire n’offre aucun des services annoncés sur son site internet (aide à l'amarrage, WIFI, ramassage des ordures, navette pour le village, personnel aimable et à l'écoute,...). Seul le prix est exact et c’est un peu énervant, même s’il est, dans l’absolu, raisonnable (14 €). Comme en plus nos téléphones sont restés muets par défaut de connexion, nous n’avons pas prolongé le séjour….

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…. au-delà de quelques courses et d’une petite promenade à terre agrémentée d’une photo souvenir et d’un pèlerinage jusqu’au minuscule aérodrome….

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… planqué au milieu des maisons et qui nécessite une qualification de site avant d’y atterrir. La suite sera cantonnée au sud des iles de la Guadeloupe avant de reprendre l’avion pour la métropole à la mi-avril.