Escales jouissives
Par dartag le mardi 13 mars 2018, 22:26 - 2017-2018 Cinquième hiver aux Antilles - Lien permanent
La période de temps plus calme se prolongeant, nous avons repris la mer en direction de Saint Vincent. Et ce n’est pas sans une certaine fierté que Dartag a rattrapé un Super Maramu 2000 américain(16 mètres) pourtant bien mené par son équipage, parti une demie heure avant nous !
Le vent devenant plus maniable et la mer se calmant en approchant de l’ile, nous avons tenté une nouvelle réparation du génois. Il faisait un peu moins pitié après, mais il va devoir subir une intervention lourde à la prochaine occasion.
Quelques heures plus tard, approchant des deux pitons à Saint Lucie, un grand groupe de dauphins est venu nous régaler, se régalant eux-mêmes des poissons volants qui pullulent dans les eaux des petites Antilles cette année.
Cette ile attire de nombreuses croisières, notamment de superbes grands voiliers qui sont ici dans leur jardin depuis des siècles.
Plus modernes, les paquebots géants, capables de transporter 5 ou 6 000 passagers fréquentent aussi son port principal Castries. Ils sont plus polluants, et leurs fumées soufrées, bien visibles ici, sont indignes de l’image qu’ils cherchent à véhiculer.
La brise devenant plus hésitante, et tournant même à l’ouest (très rare en période d’alizé) nous avons décidé de nos arrêter à Rodney Bay en fin de journée. Malheureusement une longue houle de nord pénétrait dans le mouillage d’habitude si accueillant, le rendant presque inconfortable.
Le lendemain, il n’y avait pratiquement plus de vent et il nous a fallu plus de huit heures pour rejoindre la Martinique quand trois heures suffisent normalement en cette saison. Et les sargasses revenues en force cette année, offrent par moment un spectacle désolant sur cette mer d’huile.
Avançant par moment au moteur, le bruit a sans doute attiré un autre groupe de grands dauphins qui jouent dans l’étrave, se tournant parfois sur le côté pour s’assurer qu’on les observe et montrant alors leur ventre blanc. De vrais cabotins !
Ce spectacle est vraiment magnifique et donne envie de nager avec eux !
L’entrée au Marin avec une minuscule brise d’ouest permet d’aller jusqu’au mouillage à la voile.
Au lever du jour, il régnait un calme absolument parfait tout à fait inconnu ici en hiver.
Et une visite bien sympathique de Caroline et Jean-Philippe permet de renouer avec les ressources gastronomiques du plus grand port de plaisance des Antilles.
Certains se font même servir des fontaines de bière, des citoyens belges à n’en pas douter, qui apprécient la bière locale de marque « Lorraine », principale concurrente de la « Carib ».
Après quelques jours de « profitation » dans cette escale, où nous avions également retrouvés Fred et Yukié, tout heureux de goûter cette ambiance française, ou les petits travaux à bord et le ravitaillement sont faciles et presque bon marché, le vent est revenu de l’est, puissant, normal. Nous avons donc rejoint la baie de Fort de France où nous attendaient Françoise et Michel, toujours sur la piste du bateau de leurs rêves, le leur étant vendu (suite au prochain numéro).
Mais, il s’agissait aussi d’essayer de retrouver Patrick et Suzanne qui devaient embarquer sur le Club Med 2 pour leur première croisière version grand luxe.
Et malgré les aléas, cela a marché, juste à temps. Un bon moment qui ne restera pas unique puisque leur programme recroisera le notre quelques jours plus tard.
En attendant ils partaient vers le sud et nous vers le nord, longeant les côtes de la Dominique cruellement éprouvées par le cyclone Maria en septembre dernier.
Les toits de nombreuses maisons sont encore bâchés,
Les villages de vacances sont abandonnés toits arrachés,
Et il y a des épaves pitoyables partout.
Mais le mouillage de Portsmouth, au nord, est toujours grand, beau et confortable,….
… fréquenté aussi par de jolis voiliers typiquement nord américains.
Arrivant aux Saintes le lendemain, nous y avons retrouvé Grand Pas et bien sûr pas loupé l’occasion de passer encore un bon moment ensembles et d’échanger quelques tuyaux avec de si fidèles vieux amis !
Mais aussi Patrick et Suzanne, revenus vers le Nord sur Club Med 2, en pleine forme.
Bien sûr nous avons fait un petit circuit de découverte de Terre de Haut, ici au Fort Napoléon.
Et pris un repas typiquement local dans un charmant petit bistrot « les pieds dans l’eau » juste à côté du marché aux poissons (il y avait de la langouste, du boudin antillais et des accras !)
Puis nous avons refait le monde à bord de Dartag avec un plaisir mal dissimulé
Avant qu’ils ne regagnent leur bord au crépuscule, pour la suite de leur croisière de rêve.
Quittant les Saintes en slalomant entre les grands voiliers (sauf Club Med 2 déjà reparti) nous avons rejoint Pointe à Pitre par un temps magnifique. Vous savez, le genre de journée qui réconcilie avec l’existence !
Une escale technique pour remettre à niveau certains équipements, en particulier l’annexe, et débarquer les voiles, le temps de les réparer.
Evidemment on ne fait pas d’omette sans casser des œufs.
Et l’accueil à bord de Dartag, d’Emilie et Greg, venus de métropole pour un petit break hivernal fut aussi un régal. Et ils reviendront bientôt, dès que mon équipier favori sera arrivé. Mais, chut, c’est une surprise !
Point de recette de cuisine « maison », mais encore une petite chronique littéraire. Après avoir lu l’année dernière « le problème Spinozza » roman magnifique de Ygal Yalom, j’étais impatient de lire le dernier ouvrage de Frédéric Lenoir « le miracle Spinozza » cadeau de mes enfants à noël.
Petite déception, mais il faut dire que la comparaison est difficile. Ce spécialiste des religions, ancien directeur du « monde des religions » et fondateur de plusieurs organismes sur le « vivre ensemble » ou le « bien-être animal », manque de souffle. Certes, son ouvrage est très documenté et intéressant à ce titre sur la vie et l’œuvre de ce philosophe juif hollandais du 17ème siècle, exclu de sa communauté, consacrant ses forces à promouvoir la liberté et la joie au nom de la réflexion rationnelle. On pourrait presque dire que ses combats contre l’obscurantisme et les religions dogmatiques ont été les précurseurs de ceux des « lumières » un siècle plus tard. Mais l’écriture de Frédéric Lenoir n’est pas à la hauteur de ses interventions orales ou audiovisuelles et sa tendance à se comparer personnellement à Spinozza est assez gênante. L’ensemble reste cependant utile, mais je me suis un peu forcé à poursuivre la lecture.
A suivre vers le nord encore,.....