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Après les cyclones Irma et Maria qui ont ravagé les Antilles en septembre et fait de nombreuses victimes et d’immenses dégâts matériels entre la Dominique et Haïti, nous pouvons nous estimer vraiment heureux de retrouver Dartag intact après une course au soleil à 11 000 d’altitude.

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Evidemment, sept mois immobile dans le lagon de Pointe à Pitre ont des conséquences sur l’état de le carène, colonisée par une épaisseur respectable de coquillages et mollusques marins. Il faut retrousser ses manches pour une grosse révision, nettoyage et peinture.

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En prenant son temps et en mettant Ă  contribution les concours disponibles pour les gros travaux, il nous faudra deux semaines Ă  terre, alternant le dur labeur et les Ă©changes avec les voisins du chantier condamnĂ©s aussi aux « travaux forcĂ©s ».

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Et c’est avec un grand plaisir que nous avons pu reprendre une vie de marin dans un bateau propre, révisé et prêt pour de nouvelles aventures.

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La première étape fut pour Marie-Galante, l’île du rhum et de la Baleine rouge, avec un mouillage à Saint Louis, toujours aussi agréable. Après quelques ti’punch avec Michel et Françoise qui nous y ont devancés, un bon repos et quelques bains nous préparent à la cavalcade prévue ensuite. Une météo musclée nous attendait pour rejoindre la Martinique et retrouver d’autres amis navigateurs en escale technique au Marin, avec eux aussi des tas de petites améliorations en cours pour leurs navigations futures.

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Parfois, la mer rappelle que les approximations ou la mĂ©diocritĂ© ne pardonnent pas souvent. Ce beau voilier presque neuf a coulĂ© dans le port en moins d’une demi heure, après la rupture du vĂ©rin de remontĂ©e de la quille, sous les yeux de la vedette de la SNSM, impuissante. L’équipage Ă©tait parti pour deux heures Ă  terre et en rentrant, il n’avait plus de bateau !

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Il a pu le renflouer et le mettre à terre le lendemain, mais le rêve s’est écroulé et le contentieux avec le chantier va consommer pas mal d’énergie qu’il aurait sans doute préféré mettre ailleurs.

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C’est l’occasion aussi de profiter, entre les averses et les rafales d’un alizĂ© fort et humide, du carnaval local en cette pĂ©riode de mardi gras. Un concours de beautĂ©s, de sonoritĂ©s, de joie et parfois d’un lĂ©ger Ă©rotisme festif. Ce dĂ©filĂ© des groupes locaux ou Ă©trangers, accompagnĂ© de musique Ă  base de percussion vraiment percutantes et très sonores, laisse rĂŞveur des spectateurs attentifs (quelques images d’archives). Et tous les commerces et administrations ferment pendant cette pĂ©riode, sinon Ă  quoi bon ĂŞtre dans les caraĂŻbes….. Il faudra attendre le lendemain de la St Valentin pour recommencer Ă  « vaquer Ă  nos occupations normales ».

Et puis, un jour, la météo annonçant une amélioration, le désir de voir d’autres iles reprend des couleurs si j’ose dire. La Barbade, négligée en arrivant de la traversée océanique en 2013, restait une destination lointaine à visiter, si l’occasion se présentait.

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Après une nuit de mer encore assez forte, sur un seul bord avec un alizé de NE soutenu et des grains se calmant en fin de nuit, nous découvrons cette ile plutôt plate par sa pointe nord.

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Hélas, il nous faut passer dans la fumée et les rejets inquiétants d’une grosse usine installée en bord de mer.

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Nous nous amarrons juste après, dans la superbe marina St Charles, malheureusement ballotĂ©s par un fort ressac, pour y accomplir les formalitĂ©s d’entrĂ©e. Les bureaux de la douane, de l’immigration et de la santĂ© sont vides et, après quelques palabres, nous finissons par repartir vers Bridgetown, la capitale. L’officier de port, pense que nous devrions y faire ces dĂ©marches dans de meilleures conditions. Surprenant accueil !

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DĂ©couverte par des portugais longtemps après les multiples voyages de Christophe Colomb, elle n’a finalement Ă©tĂ© colonisĂ©e par les anglais qu’à partir de 1627. Aucune population antĂ©rieure n’y subsistait, alors que certains vestiges prĂ©colombiens y ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s. Elle a Ă©chappĂ© aux rivalitĂ©s coloniales franco-anglaises ou hollandaises et sa culture est aujourd’hui barbadienne, et très « british Â» dans ses comportements et ses traditions : tea time, cottages fleuris, uniformes des officiels,…. Elle est indĂ©pendante depuis 1966 au sein du Commonwealth.

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Le musĂ©e national des hĂ©ros et le musĂ©e du parlement accueillent les visiteurs sauf le dimanche et le mardi. On essaiera quand mĂŞme !

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La population est formée à 95% des descendants d’esclaves noirs ayant cultivé la canne à sucre avec succès pendant plus de deux siècles et d’une infime minorité de blancs issus des forçats anglais ou irlandais déportés sur cette terre d’exil. Il n’y a pas de classe dominante d’origine coloniale. Les clivages de la société sont essentiellement fondés sur le rang social ou la fortune et indépendants de la couleur de peau.

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La population est très croyante, pratiquant les multiples cultes d’obédience réformée ou l’église anglicane domine. Le dimanche, les églises sont pleines, et la musique et les chants y tiennent une grande place.

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L’économie actuelle est basée sur la canne à sucre et ses dérivés, les cultures vivrières, notamment des légumes, la pêche ou les barbadiens excellent, et les services.

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L’industrie, installée sur la côte ouest, est surtout consacrée aux transformations de la canne à sucre et des produits de la mer, ainsi qu’à la production de ciment ou d’électricité.

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Le tourisme attire les paquebots de croisière en grand nombre grâce Ă  la rĂ©putation de sĂ©curitĂ© de ce pays, avec une Ă©norme zone « duty free Â» libre d’accès. Les activitĂ©s bancaires « offshore Â» sont Ă©galement très prĂ©sentes. Des liaisons aĂ©riennes directes existent avec l’AmĂ©rique du Nord et l’Europe.

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Les 260 000 habitants de cette ile de 431 km² (une des plus forte densité au monde) ont un niveau de vie parmi les plus élevé des anciennes colonies britanniques et la monnaie est je dollar Barbadien qui vaut la moitié du US$ ou 0,40 €.

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Les prix sont plutĂ´t chers, sauf pour les produits high tech, et les nombreux hĂ´tels accueillent des touristes aisĂ©s qui souhaitent profiter de son climat sain, doux et ensoleillĂ©, de ses plages magnifiques, de son histoire et de son patrimoine prĂ©servĂ© qui l’ont fait surnommer « la riviera des CaraĂŻbes ».

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Les sports les plus pratiqués sont le cricket (tiens comme c’est bizarre !), la pêche au gros, la plongée et la voile sous toutes ses formes.

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Quelques jours au mouillage rouleur de Carlisle Bay permettent de visiter la ville en débarquant par le port des pêcheurs et le superbe marché aux poissons, ou par celui du careenage. On y rencontre aussi quelques voileux qui viennent d’achever leur transatlantique en venant des Canaries ou du Cap Vert avec leurs lots de fatigues ou parfois d’avaries. Mais cette escale, autrefois un must à la fin d’une traversée par l’autoroute des alizés, est aujourd’hui beaucoup moins fréquentée par les tourdumondistes qui lui préfèrent la Martinique, la Guadeloupe, Antigua ou Ste Lucie, mieux équipées pour accueillir une plaisance de plus en plus équipée en matériels sophistiqués nécessitant une maintenance professionnelle de haut niveau.

Oui, cette partie de notre belle planète est souvent considĂ©rĂ© comme un paradis, mais n’oublions pas les premières pages de ce billet qui montrent qu’elle peut aussi ĂŞtre un enfer !

Enfin, terminons par une recette de cuisine Ă©laborĂ©e patiemment depuis des annĂ©es de croisières. Il s’agit de la « brandade Dartag Â» qui a atteint cette annĂ©e un assez haut niveau, tant sur le plan du goĂ»t, que de la texture, de la conservation et de son aptitude Ă  nourrir un marin dans toutes les conditions de mer ou de mouillage.

- préparer une purée mousseline pour quatre personnes

- Ă©mincer six fines tranches de jambon cuit (quatre si elles sont Ă©paisses)

- hacher menu un oignon rose cru

- ajouter 100 gr d’emmenthal râpé

- mélanger le tout en réchauffant à feu très doux

- ajouter quatre noix de beurre, ou de margarine oméga 3, ou deux cuillers à soupe d’huile d’olive, et deux cuillers à soupe de moutarde forte

- saler et poivrer à volonté (pour moi c’est très peu)

On obtient cinq repas pour adulte ou quatre pour affamés (éventuellement trois) ou six repas pour petit mangeur, soit trois jours de navigation continue en solitaire. Il suffit de réchauffer la dose voulue avant de la déguster accompagnée d’une boisson adaptée gazeuse on plate. Garder au froid ce qui n’est pas immédiatement consommé.

Remarques : - si on remplace le jambon par de la morue on obtient logiquement une « brandade de morue Â» mais c’est plus banal. - en supprimant le jambon et l’oignon, cela reste simplement un aligot, pas mauvais non plus, mais pour moi il faudrait mettre plus de fromage râpĂ©. La moutarde alors est facultative. - on peut Ă©galement ajouter deux Ĺ“ufs entiers. Le problème est alors de gĂ©lifier l’ensemble qui, sinon, reste trop liquide. Le goĂ»t est Ă©patant.

La prochaine Ă©tape nous conduira encore plus au sud, si Eole le veut bien. Nous viserons Tobago.... A suivre.