Les « voiles de St Barth » sont une belle compétition de beaux voiliers, sur un beau plan d’eau, par beau temps ! Tout est beau, à l’image de cette ile paradisiaque.

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Avec les géants de 100 pieds (30 mètres) et plus, tout en matériaux exotiques (kevlar, carbone, epoxy, nid d’abeille,… et j’en passe), il y a les grands luxueux, les moyens luxueux, les sportifs et les petits nerveux ! Tous sont armés avec des équipages nombreux, agiles et décidés à gagner leur catégorie. Environ 60 bateaux et plus de 1000 marins de tous les pays sont engagés dans cette compétition sponsorisée par les marques de luxe les plus prestigieuses.

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Le port de Gustavia est saturé, comme le mouillage extérieur, où s’installent pour la semaine certains concurrents et leurs bateaux accompagnants, transportant le matériel et servant parfois d’hôtels ou de salle de repos aux équipages. Cela semble ne gêner en rien les tortues qui traversent le mouillage très régulièrement.

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Normalement il y a quatre jours de courses séparés par un jour de repos, « day off » comme on dit dans la langue internationale pratiquée par la majorité. Cette année il y en eu deux, en raison d’une brise si faible qu’elle ne permettait pas de courir le troisième jour : après la première journée, il y a eu une « panne d’alizé » comme disent les météorologues.

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Ces deux « day off » offrirent ainsi la possibilité pour les « touristes » de profiter des plages et mouillages de l’ile ou de ses dépendances, en particulier l’île Fourchue, située à moins de trois milles, par très beau temps et calme plat, mais aussi de soirées détentes dans les restaurants de Gustavia.

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Cela n’a pas empêché un superbe spectacle, et m’a, en plus, donné l’occasion de rejoindre, avec le zodiac, les concurrents sur leur parcours pour les voir en découdre au passage d’une des marques.

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L’équipage de Sonadio, sur lequel j’avais couru cette épreuve en 2014, invité par le club de Pointe à Pitre, « Les P’tits Filous », a fait très bonne figure, remportant la deuxième place dans sa très compétitive catégorie des 40 pieds, derrière un extraterrestre venu d’Argentine sur un King40 extrêmement affuté. La régularité, la concentration et la préparation parfaite ont payé.

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La remise des prix, le samedi soir, fut suivie d’un feu d’artifice de belle qualité tiré depuis la caserne de gendarmerie qui domine le port, et les fêtards ont enchainé avec une soirée animée par un concert sur la place de la capitainerie.

Dès le lendemain dimanche, c’était la dispersion, chacun regagnant ses pénates, et nous avons aussi repris la mer, profitant d’une brise faible mais suffisante, avant une dégradation pluvio-orageuse annoncée pour la semaine.

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C’est à Statia (ou St Eustache) que nous avons fait escale. Cette île hollandaise, très prospère au 18ème siècle, avait été ruinée par une expédition anglaise commandée par l’amiral Rodney en 1781. Il devait venger l’affront fait quatre ans auparavant par ses habitants qui avaient fêté l’arrivée du premier navire de guerre américain après l’indépendance des USA.

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Aujourd’hui, les traces de cette ancienne prospérité et de la razzia des anglais sont bien visibles. L’activité économique repose essentiellement sur l’important dépôt pétrolier qui a pris le relais des activités traditionnelles. Mais il n’y a plus que moins de la moitié des habitants, dont une majorité d’esclaves, qui vivaient sur place il y a plus de deux siècles.

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En dehors de Fort Oranje et des églises juive et chrétienne (et encore !) seuls quelques rares bâtiments officiels ont été restaurés dans la ville haute. Quant à la ville basse dont les cyclones ont parachevé les destructions anglaises, elle ne comprend que quelques jolis petits hôtels au milieu des ruines d’entrepôts et d’appontements abandonnés. C’est vraiment tristounet, et la grisaille si ce n’est la pluie n’ajoutent rien au charme de cette minuscule capitale de 1500 habitants.

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Comme en plus les formalités sont tatillonnes, rendues par des fonctionnaires peu aimables, et plus chères que prévu, la probabilité pour que nous y retournions un jour est très faible.

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Nous sommes donc repartis rapidement et sans regrets avec une jolie brise de nord-est, en direction de Nevis, 35 milles plus loin sur la route de la Guadeloupe.

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En fait, devant la dégradation du temps et une grosse menace orageuse nous avons préféré écourter un peu l’étape et nous arrêter avant la nuit à l’extrémité sud de St Kitts profitant d’un beau mouillage plus abrité que celui que nous visions. Il s’appelle White House Bay et nous le partageons avec une demi-douzaine d’autres voiliers, dont un français. Sur la plage de galets, un bar-restaurant et, un peu en retrait, une villa, semblent en sommeil.

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De l’autre côté d’une sorte d’isthme, un grand étang salé a été partiellement aménagé en port pour grands yachts, dont nous voyons les superstructures. Cet aménagement immobilier futur, très ambitieux et dénommé Christophe Harbour, est pour le moment presque vide, mais il est si bien situé qu’il devrait trouver ses clients à court terme dans ces Caraïbes, véritable paradis pour le yachting.

Nous pourrons attendre ici quelques jours si nécessaire, le retour de l’alizé et du soleil pour reprendre notre route.