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On ne quitte pas une ile aussi attachante que Lanzarote sans une dernière nuit au mouillage à l’extrémité sud de l’île, la plus touristique. La pointe de Papagayo offre une belle plage peu fréquentée dans un beau décor volcanique.

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A peine plus loin vers l’ouest, un autre mouillage est possible à proximité de la marina Rubicon, que nous allons franchir (notez la référence à César) pour une nuit encore. De là une balade en zodiac nous amène jusqu’à la Playa Blanca, beaucoup plus fréquentée. On dirait que les ensembles immobiliers créés ici rassemblent l’essentiel des visiteurs de l’île.

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Le petit port, utilisé par les embarcations locales, et le ferry qui fait la navette avec Fuerteventura juste en face, rassemble quelques ressources commerciales autour de restaurants qui bordent la mer et le port.

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La marina Rubicon elle-même est un ensemble chic de beaux immeubles, essentiellement construits par des promoteurs allemands, et de nombreux voiliers, certains très grands, très beaux, portant les pavillons habituels des endroits luxueux, beaucoup de britanniques et d’allemands, mais aussi quelques espagnols et français. Le super marché local est très bien achalandé en produits pour tous les consommateurs européens aisés, y compris des vins ou champagnes français et des laitages Danone.

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Mais, en ce mardi 1er octobre, nous allons changer d’île et partons vers la cĂ´te est de Fuerteventura avec une brise rĂ©gulière d’est. Cette Ă®le bordĂ©e, d’immenses plages de sable, est plus grande mais nettement moins peuplĂ©e que Lanzarote, seulement 50 000 habitants dont la moitiĂ© dans la « capitale », Rosario. Nous y arrivons dans l’après-midi, malgrĂ© les conseils peu motivants du guide Imray, mais il est parfois en retard sur les Ă©vĂ©nements.

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En l’occurrence, pas vraiment, peu de choses ont changé depuis sa rédaction et le port étant entièrement encombré d’embarcations locales et de corps-mort, nous mouillons à l’extérieur devant le club nautique, avant de débarquer en laissant l’annexe sur un ponton neuf et vide comme s’il n’était pas en service, ou que les plaisanciers, découragés par le même guide que le mien, boycottent cet destination.

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En fait, il s’agit d’une jolie petite ville dont les embellissements traduisent une volontĂ© des responsables de la mettre en valeur. Les abords de la mer, avec le rappel de la prĂ©sence des baleines dans la culture locale, et les rues piĂ©tonnes plantĂ©es d’arbres tropicaux, rassemblant de jolis commerces sont agrĂ©ables. Et le grand centre commercial est digne d’une « capitale Â» locale avec des prix très compĂ©titifs.

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Il n'y a pas qu'eux d'ailleurs, l'immobilier est vraiment Ă  prix canon ! 160 m², trois chambres, deux salles de bains, une piscine privĂ©e pour moins de 100 000 euros on croit rĂŞver !

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Tôt le lendemain, une brise de sud nous incite à lever l’ancre. Bon, ce n’est pas la direction idéale, mais depuis le temps que nous n’avons pas louvoyé, ce sera l’occasion.

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Nous longeons donc cette côte désertique passant devant l’immense aéroport désert, puis devant un petit port développé par des opérateurs allemands au milieu d’un ensemble de résidences de tourisme entourant un grand golf verdoyant.

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PlutĂ´t Ă©tonnant dans ce paysage minĂ©ral, mais après tout pourquoi pas ? Il y a quand mĂŞme lĂ  dedans quelque chose d’un peu choquant.

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Progressivement le vent se renforce atteignant la force 5 à 6, toujours dans le pif. C’est donc sous voilure réduite et copieusement rincé que nous passons le très noir et sec cap Lantayia, avant de passer devant un petit village de touristes, tout blanc.

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Puis très vite nous arrivons devant Gran Tarajal, qui possède une belle plage assez abritée devant laquelle nous mouillons pour la nuit avec six autres voiliers. Pour la première fois depuis longtemps, nous n’en connaissons aucun, et ils sont tous de nationalité différente, mais il y a déjà un français que nous retrouverons par la suite.

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Il y a aussi un port protégé par une haute jetée où les gardes-côtes veillent, car nous sommes au point le plus proche de l’Afrique et c’est de préférence dans ces parages qu’arrivent le plus souvent les boat-people d’immigrants clandestins. La tragédie qui vient de se produire en Méditerranée nous rappelle que ces pauvres gens n’hésitent pas à mettre en jeu leur existence pour en espérer une meilleure.

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Lors de la visite de la ville le lendemain, nous sommes admiratifs devant le nombre et la qualité des peintures décorant de nombreuses façades d’immeubles. Les artistes ont signé leurs œuvres et cela nous rappelle que samedi prochain est le jour de l’ouverture de la nouvelle exposition de Denis à Paris. Nous lui souhaitons un beau vernissage.

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Nous reprenons notre route en visant cette fois le sud de l’île, et la brise, redevenue plus maniable, nous fait d’abord passer devant des paysages d’une sauvagerie inouïe. Ces coulées de lave refroidies depuis des millénaires ont gardé un aspect hostile et on imagine les forces et les énergies en jeu lors de la constitution de cette île.

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Puis arrive l’isthme de Jandia. Un ensemble de dunes rattachant la péninsule à la terre principale. Mais pas de la mini-dune, de la méga-dune, hautes de plus de 150 mètres sur une distance de plusieurs kilomètres. On pense au Sahara si proche.

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A leurs pieds les plages désertes, ou parfois équipées, vont jusqu’au cap de Morro Jable sur lequel est bâti un grand phare comme nous en avons en Bretagne.

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Autour de lui, les Ă©quipements rĂ©sidentiels sont très nombreux et les plages noires de monde, au milieu des paillotes multicolores. Un paradis pour la bronzette. On entend mĂŞme de la mer les sonos qui diffusent du « disco Â» Ă  plein tube. Dissuasif !

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Pourtant, le port de Morro Jable, situé juste après le cap, dans lequel nous entrons, parait mort. Quelques voiliers occupent misérablement des deux pontons défraichis sans eau ni électricité qui occupent sa partie ouest. Il y a un quai pour les ferries et un chantier, quelques pêcheurs, point à la ligne (mais eux, ils pêchent au filet). Quand même, après Dartag, trois ou quatre autres voiliers sont arrivés et le dernier a même du se mettre à couple d’un autre car il n’y avait plus de place.

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Les deux suivants ont mouillé dans le port, mais l’un d’eux s’est fait surprendre par la marée et le matin suivant il était couché, échoué sur son flanc droit.

Un mini chalutier s’était aussi amarré là avec deux microscopiques baleinières et, dès la nuit tombée, ils ont commencé à préparer leur travail de la nuit, utilisant un groupe électrogène de chantier bien sonore sur le ponton et en buvant copieusement, avec chants, plaisanteries d’hommes, etc…. jusqu’à un heure avancée de la nuit. Puis ils sont partis en mer, pour revenir vers 5 h du matin et décharger bruyamment leur pêche. La nuit fût courte, d’autant plus que l’un des voiliers, peut-être un peu excédé par le bruit, a décidé de partir à l’aube, obligeant celui qui s’était amarré contre lui à manœuvrer également.

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De passage au bureau du port, dans la matinĂ©e, je rencontrais ce dernier (il Ă©tait aussi au mouillage de Gran Tarajal), un français de Vannes, dĂ©jĂ  « tourdumondiste Â» il y a vingt ans sur son petit cĂ´tre de 30 pieds en acier, Ă©quipĂ© Ă  l’ancienne. Il en est Ă  son troisième grand voyage et repassera le canal de Panama pour parcourir le Pacifique en solitaire. A raison d’une demi-heure de formalitĂ©s chacun, nous avons un peu fait connaissance et il viendra prendre l’apĂ©ro Ă  bord avant de partir en dĂ©but d’après-midi, alors que passaient des nuages qui nous ont donnĂ© deux courtes averses. Alors lĂ , ici, quelle surprise !

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Puis, sortant de ce port peu attrayant, nous sommes allés au mouillage à l’abri de la péninsule de Jandia, nous pré positionnant pour partir le lendemain en direction de Gran Canaria. Nous y sommes arrivés ce samedi en milieu d’après-midi, sans forcer, en ayant ridiculisé un voilier espagnol (un Sun Kiss 47 bien plus grand que Dartag) qui a passé le phare et le dangereux récif de Jandia en même temps que nous, et est arrivé une demi-heure après. Cette traversée de 50 milles, effectuée à bonne allure dans un Alizé de rêve, augure bien des futures.

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Le prochain billet sera consacré aux deux grandes îles de l’archipel car Tenerife sera l’escale suivante, pour accueillir Marie-France, qui vient me retrouver le 12 et passer un bon mois au soleil.