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La première est petite, pour fixer les idées, environ de la surface de Porquerolles, mais beaucoup plus élevée et peuplée. C’est Porto Santo, l'une des deux îles habitées de l’archipel de Madère. Elle fût la première découverte au 15ème siècle, mais la première équipée d’un aérodrome digne de ce nom, capable de recevoir les plus gros avions. En fait ce fut un choix stratégique de l’OTAN, au début des années soixante, de l’équiper pour servir de base de secours aux forces aériennes et navales de l’alliance atlantique en plein guerre froide. Un grand port fut également construit à cette époque qui abrite maintenant la marina. Mais l'île manque cruellement d’eau au point d’avoir nécessité la construction d’une grosse usine de dessalement de l’eau de mer.

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Aujourd’hui, les utilisations civiles sont très majoritaires et ces infrastructures sont utilisées pour les îliens et les touristes, qui sont assez nombreux pour justifier 3 à 5 vols par jour et la navette quotidienne d’un car-ferry de 118 m de long, capable de transporter plus de 1000 passagers et leurs voitures depuis Funchal, distante de 30 milles. L’île vit principalement du tourisme.

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L’accueil de la Marina et des autorités à Porto Santo est extrêmement chaleureux et le prix vraiment abordable. Non seulement on a pas du tout l’impression de gêner, mais le personnel va presque au devant de nos désirs. Arrivé à la tombée de la nuit le mercredi 10/9, j’avais préféré mouiller dans le port. Dès le lendemain matin, le capitaine du port (Monsieur Nelson, je ne lui en veux de porter ce nom, il n’a pas dû le faire exprès) est venu en personne me proposer un emplacement et m’aider à m’y installer. Une vingtaine de voiliers étrangers y étaient déjà, 6 préférant rester au mouillage, et les contacts avec eux mais aussi les plaisanciers locaux sont d’une facilité déconcertante. Ces derniers parlent plus ou moins le français mais n’hésitent pas à engager la conversation. La plupart sont des habitants de l’île principale et viennent en vacances à Porto Santo ou même quelque fois pour le week-end.

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Sur les conseils de Pierre Bourgeois arrivé quelques heures après mois et reparti le surlendemain, j’ai débarqué mon mini vélo pour découvrir la ville, Vila Baleira, située à deux kilomètres, le long d’une plage de sable rose de rêve de 7 km de long. Christophe Colomb a vécu plusieurs années ici avec sa femme, fille du gouverneur local, et sa maison est aujourd’hui transformée en un petit musée de l’histoire des grandes découvertes et de la conquête des mers par les portugais et les espagnols au 15 et 16ème siècles, ainsi que de leur rivalité avec les anglais et les français qui commençaient alors leur montée en puissance.

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Puis je me suis offert le luxe d’un tour de l’île dans un bus cabriolet parcourant les principaux sites intĂ©ressants, jusqu’au pied du point culminant, le Pico de Facha, 516 m. La cĂ´te nord est très hostile et exposĂ©e Ă  la grande houle de l’Atlantique. Celle du sud n’est pratiquement qu’une plage, quasi dĂ©serte malgrĂ© le beau temps. On croit rĂŞver !

L’habitat est rĂ©parti dans la quasi-totalitĂ© de l'Ă®le sous forme de maisons souvent importantes dont beaucoup de rĂ©sidences secondaires d’habitants de Madère. Le nombre de maison Ă  vendre est important. Il y a peut-ĂŞtre des affaires Ă  faire ? mais c’est quand mĂŞme loin.

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Arrivant de Porto Santo à Madère à la voile, sous un grain, en venant du nord, nous étions tombés par hasard au milieu de la fête de la mer célébrée dans toute l’île.

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Des dizaines d’embarcations et de chalutiers font une parade le long de la cĂ´te en embarquant le plus de monde possible, peut-ĂŞtre parfois au-delĂ  du raisonnable. Chaque bateau possède son animation musicale ou sportive et de nombreux participants sautent Ă  l’eau en espĂ©rant que le bateau sur lequel ils se trouvaient, ou un autre Ă©ventuellement, les rĂ©cupĂ©rera. Une telle fĂŞte, pratiquĂ©e chez nous autrefois, serait-elle encore possible aujourd’hui, encadrĂ©e dans nos rĂ©glementations sĂ©curitaires et nos principes de prĂ©cautions dĂ©biles ?

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A Quita do Lorde, luxueuse et récente marina, notre première escale à Madère, l’accueil avait aussi été à la hauteur de celui de Porto Santo, service impeccable, personnel parlant un français parfois hésitant mais disponible et très prévenant. Même s’il a plu pas mal pendant ces deux jours, c’est un excellent souvenir.

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La deuxième c’est précisément Madère, un ancien volcan de 750 km² culminant au Pico Ruivo de Santana à 1861 mètres. Elle est très peuplée avec 250 000 habitant, autant que la Corse pourtant dix fois plus grande. L’impression d’une île entièrement couverte de maisons, à l’exception des hauts plateaux du centre est stupéfiante. Les infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires sont extrêmement denses. La grande piste de l’aéroport fût construite quelques années après celle de Porto Santo, comme un ouvrage d’art, en grande partie sur d’énormes pilotis et abrite un hangar à bateaux. Et cela continue avec le chantier d’une extension du port de Funchal vers l’est.

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Contrairement à Porto Santo, l’eau ne manque pas, et nous en avons eu la démonstration en faisant, avec l’équipage de Sothis, une magnifique excursion dans la montagne. Elle était centrée sur la récolte de l’eau des chutes de montagne grâce à d’habiles captages et un réseau de petits canaux et galeries qui serpentent à flanc de coteau, dans une végétation luxuriante, pour acheminer cette ressource vers les cultures et les villes. L’arrivée à la source principale, formée de 25 petites cascades, au fond de cette vallée, est une merveille. Les 10 km de marche et 800 mètres de dénivelée cumulés, dans le brouillard et par moment sous la pluie, s’oublient alors facilement.

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Après à peine quelques heures à la voile, encore un peu sous les averses, et en croisant le fantôme de Christophe Colomb, nous sommes arrivés à Funchal, la capitale de la région autonome.

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Nous avons utilisĂ© le mouillage extĂ©rieur avec quelques autres voiliers, mais l’accès aux sanitaires de la marina, bondĂ©e, et l’accostage de l’annexe sont autorisĂ©s et gratuits. Non, vraiment, ici on n’a pas l’impression de gĂŞner. Un vrai plaisir, pour un plaisancier (admirez le jeux de mots !). MĂŞme les formalitĂ©s de douane et d’immigration sont effectuĂ©es avec le sourire, et en français s’il vous plait !



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La ville est grande et belle, chargĂ©e de cinq siècles d’histoire Ă  l’image de la cathĂ©drale et de son diocèse fondĂ© en 1514. Comme le long de toutes les routes, les fleurs sont omniprĂ©sentes : un nombre incroyable de variĂ©tĂ©s et de couleurs. Les jardins remplis d’espèces tropicales, de bassins et de fontaines sont un vrai rĂ©gal. La ville basse, la plus ancienne, est entourĂ©e d’une sorte de cirque montagneux entièrement habitĂ©. La nuit, les lumières donnent Ă  ce cirque un aspect fĂ©erique et l’on comprend que cette destination fasse partie des escales très demandĂ©es que les croisiĂ©ristes offrent Ă  leur clients.

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Quand je pense que j’avais un moment hésité, comme le font certains, à filer directement de Gibraltar aux Canaries, j’aurais vraiment loupé quelque chose.



C’est en principe demain mercredi 18/9, que j’appareillerai vers les autres îles de l’archipel de Madère, désertes celles là, et protégées par une réserve naturelle, les îles Desertas et les iles Selvagem, pour lesquelles il faut demander préalablement une autorisation que j’ai obtenue facilement. Ensuite, je poursuivrai ma route vers l’archipel des Canaries où j’espère arriver avant l’anticyclone des Açores qui est en train de gagner vers le sud en pompant le vent.

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Deux coup sur coup, c’est aussi pour les bonites qui ont embarqué sur Dartag, mais hélas pas au bout de ma ligne, plus simplement depuis le marché ce matin, où je n’ai pas résisté en voyant un fantastique étalage de poissons dont plusieurs espèces que je n’avais jamais vues. Mais j'ai oublié le pain, il faut que j'y retourne. C'est un plaisir.

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