Après Minorque, Majorque, dans des brises très ténues, conduisant à faire des étapes courtes et à passer des nuits sans vent dans des mouillages rouleurs de la côte est de l'ile.

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Le premier était dans la baie de Arta, belle plage bordée de grands immeubles faisant penser à la Costa Brava. Longeant toute cette côte le lendemain à la voile avec 6 à 8 nœuds de vent de sud-est et une houle de la même direction, sans doute venue de loin, se formant progressivement, nous sommes passés devant Porto Cristo, Porto Colom puis Porto Petro en croisant de nombreux voiliers, certains magnifiques, presque tous au moteur même si parfois il avaient hissé leurs voiles.

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Le second, juste après avoir passé la pointe Salinas, tout au sud de l'ile, espérant être à l'abri de la houle pour la nuit. La côte calcaire et basse forme des reliefs surprenants, pouvant faire penser à des casemates ou des blockhaus. Cette Baia Caragol n'est pas un bon mouillage et les deux autres voiliers qui l'avaient choisie, ont roulé toute la nuit comme nous. Au réveil, après un sommeil malgré tout réparateur, nous avons mis le cap sur la passe séparant Ibiza et Formentera à 82 milles. Un belle journée et peut-être aussi la nuit en perspective, avec la brise très faible dont nous gratifia Eole.

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La houle de sud-est étant toujours présente, les voiles battaient par moment, ce qui n'était pas très agréable, mais une bonite (très petite), qui pouvait quand même faire un repas, s'est suicidée sur notre rapalas presque aussi gros qu'elle. Du coup, j'ai sorti l'éplucheur à légumes et les casseroles pour préparer une grosse salade de patates, aux oignons roses, aux poivrons, aux œufs durs et à la bonite.

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En fin d'après midi nous n'avions fait que 23 milles à la voile, lorsqu'un énorme porte conteneur arrivant du fond de l'horizon nous est passé à 100 mètres sur l'avant. Le sillage qu'il a provoqué nous a stoppé net et il a emporté tout le vent qui restait avec lui, provoquant un véritable calme plat. La mort dans l'âme, nous avons réveillé la risée Volvo d'un coup de démarreur et à 2h30 du matin nous étions au mouillage ultra calme juste au Nord du village de Formentera qui semblait très fréquenté en cette nuit de week-end.

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Fréquenté il l'était, en ce dernier dimanche du mois d'août. Des centaines de yachts de toutes sortes depuis l'ile d'Espalmador, célèbre pour ses bains de boue naturelle jusqu'à Formentera 6 milles au sud, tout le long de cet sorte de tombolo mi-rocheux mi-sableux qui donne par moment l'impression d'une barrière de Corail. Il y avait même le "Prince Abdulaziz" un des plus grands yacht privé du monde, vieux de trente ans, avec ses 147 m et ses six ponts. Il appartient à la famille régnante d'Arabie Saoudite et était accompagné de son yacht de secours plus discret mais 68 mètres quand même, bardé d'antennes et de radômes en tout genre. Ils ont levé l'ancre en même temps dans l'après-midi.

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La grosse majorité des yachts présents porte le pavillon espagnol ou anglais. Il a avait aussi quelques italiens, allemands, autrichiens, maltais ou portugais et seulement deux pavillons français parmi les plus petits bateaux, dont Dartag. La présence du pavillon français sur les mers s'étiole d'année en année, et la crise qu'on dit très grave en Espagne ne s'est pas encore manifestée ici. La faune touristique jeune et branchée d'Ibiza est présente aussi en ces lieux par le trafic de dizaine de charters plus ou moins discrets dont certains diffusent à plein poumon de la musique disco. Lorsqu'ils passent à proximité ou mouillent le temps d'une baignade de leurs passagers, c'est l'enfer, rappelant les soirées bruyantes de "L'endroit". Heureusement la nuit ils disparaissent.

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Nous pensions appareiller ce lundi matin pour la côte de Murcie, mais après le temps par moment menaçant d'hier, la pluie s'est installée, l'orage gronde et nous attendrons qu'il fasse meilleur pour rejoindre la côte du continent espagnol vers Alicante ou Carthagène.



Rendez-vous au prochain billet sans doute sur la Costa Del sol.