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Quittant Santa Giulia après deux jours de bombance et de fête chez nos amis Jean-Pierre et Marie-Claude, nous avons commencé notre régime par une escale dans la cala Giunca dans l’île Lavezzi. Il faisait un temps merveilleux et notre long bain de mer en palmes et masque nous a transportés au paradis.

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Pourtant il nous restait un remord de notre balade en Sardaigne : nous n’avions pas pris le temps de rendre hommage au grand homme de l’Italie moderne, celui qui a le plus contribué à son unité et a permis l’institution de l’Etat italien en 1861, faisant roi d’Italie Victor Emmanuel II de Savoie : Giuseppe Garibaldi. Nous sommes donc allé mouiller notre ancre dans la cala Garibaldi au nord de l’île de Caprera, où existait autrefois un superbe club Méditerranée aujourd’hui fermé et quasiment à l’abandon.

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Ce marin et aventurier rebelle, né et baptisé à Nice en 1807, était donc français de naissance par accident, la conté de Nice étant alors provisoirement rattaché à l’empire Français, et ne le fût définitivement (?), avec la Savoie, qu’en 1860 suite à un échange de bons procédés entre Napoléon III et le roi du Piémont, précisément Victor Emmanuel II.

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Nous sommes donc retournés à Caprera, pour visiter le musée national qui lui est consacré, installé dans la demeure qu’il y avait construite au retour de son exil forcé en Amérique du sud, ayant fui sa condamnation à mort à Gènes à 27 ans en tant que déserteur, ennemi de la Patrie et de l’Etat, pour avoir participé à une révolte en Savoie.

Il participe au Brésil, en Argentine et en Uruguay à différentes luttes et révolutions au cours desquelles il se fit remarquer comme un habile marin, tacticien, stratège et meneur d’hommes, aussi bien localement que par les français, les anglais et aux USA qui lui donnèrent même la nationalité américaine. Il commence à y constituer sa légende avec les tuniques rouges.

Il regagne, auréolé de gloire, l’Italie en proie aux troubles liés à l’insurrection du royaume des deux Siciles et l’investiture d’un Pape libéral, Pie IX. Après plusieurs campagnes dont certaines calamiteuses, malgré une victoire sur les troupes françaises, il doit fuir de Rome, devient franc maçon et férocement anticlérical. Son deuxième exil lui fait faire un périple de cinq ans sur tous les continents (USA, Pérou, Philippines, Australie) avant de revenir à Londres où il rencontre Alexandre Herzen et son vieil allié Mazzini dont il finit par se séparer.

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Il revient finalement en Italie en 1855 et établi ses pénates dans l’île de Caprera dont il achète une bonne partie et devient paysan. Cette résidence deviendra son « Colombey-les-deux églises » où il se retirera théâtralement après chaque campagne militaire ou échec politique.

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Lors de la deuxième guerre d’indépendance italienne il obtient, avec Cavour, la bienveillance de la France de Napoléon III contre l’Autriche et obtient de nombreux succès militaire contre les troupes autrichiennes à la tête du Corps des Chasseurs des Alpes et est nommé major-général par Victor Emmanuel II. Mais il considère que la cession de la Savoie et de Nice à Napoléon III est une trahison et se retire à Caprera.

Pourtant, l’année suivante, à la tête de l’expédition légendaire des Mille, il remporte une série de victoires terrestres et navales qui permettent l’unification de l’Italie, à l’exception de Rome et des états pontificaux, et la proclamation de Victor Emmanuel II comme roi d’Italie.

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Il se retire ensuite à Caprera après avoir refusé toutes les récompenses, sauf une rente annuelle lui permettant de vivre, et accepte une souscription nationale qui lui permet d’acheter le reste de l’île de Caprera.

Il participera encore à quelques aventures militaires hasardeuses ou incomprises en Europe qui terniront son image auprès de chefs d’Etat étrangers, et conduira à son assignation à résidence à Capera après une défaite contre les troupes du Pape. Mais sa popularité était telle qu’il était intouchable.

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Il faudra attendre la chute de Napoléon III et l’annexion de Rome et des Etats pontificaux par les troupes italiennes en 1870 pour que ses rêves soient réalisés. Il mourra dans sa maison de Caprera entourés des siens le 2 juin 1882. Des hommages parviendront de toutes les parties du monde, pour célébrer ce héros italien reconnu internationalement. Sa fille Clélia, lui succèdera la dernière dans la tombe en 1959 à l’âge de 93 ans. Elle est enterrée à côté de lui à Caprera dans le jardin de sa maison, avec les membres de sa famille et notamment sa dernière femme, Anita, et trois autres de ses six enfants.

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Quittant la Sardaigne après cette visite historique, le vent nous a fait défaut et nous avons du nous arrêter dans une crique à côté de Bonifacio pour la nuit. Cela nous a permis d’y faire un pèlerinage bien agréable ce mardi matin avant de poursuivre notre remontée des côtes Corses cette semaine.