Pyramide de la Sémillante aux Lavezzi

Le contraste en les iles Lavezzi et Cavallo est saisissant. L'ile déserte, marquée par les cimetières de la Sémillante et figée dans sa beauté depuis 1855, fait face à sa soeur jumelle, un mille au nord, aménagée par des propriétaires qui lui ont redonné vie avec un souci de préserver l'environnement. Le petit port de plaisance à peine visible et les criques dans lesquelles se nichent belles villas et hotels discrets forment un cadre exquis pour les amateurs (fortunés) de calme de luxe et de beauté. Il y a quand même des signes des tensions que vit cette ile-bijou, avec les traces politico-mafieuses visibles qui ont souflé quelques toits.

Hotel de rêve à Cavallo

Poursuivant notre route vers le nord, c'est à Santa Giulia que nous avons planté notre pioche. Ce grand mouillage animé était le point de chute idéal pour y retrouver nos amis Jean-Pierre et Marie-Claude. Bien protégé des vents de secteur ouest, il est exposé à l'est mais ce n'est que deux jours plus tard que la météo nous annonçait la brise de cette direction. Nous étions donc tranquilles pour profiter des soirées qu'ils nous avaient réservées. Et le samedi, nous avons même embarqué tout le monde pour une picnic à bord.

Picnic à Porto Nuovo

La grand-mère de 93 ans n'a reculé devant rien et c'est avec une aisance remarquable qu'elle a embarqué et débarqué depuis le Zodiac profitant de cette journée amicale et venteuse ! Il faut dire que le vent de sud-ouest annoncé dans les Bouches de Bonifacio, qui ne devait pas dépasser la force 5, est monté rapidement en fin de matinée pour se stabiliser toute la journée à 30-35 noeuds. Ca souffle quand même, mais ne nous a pas empêché de débarquer à Porto Nuovo, quelques milles au sud, dans un cadre magnifique et quasi désert.

Dans la soirée, alors que le vent devait tomber, il s'est brusquement renforcé à 40 noeuds rafales à 45. Cela fait beaucoup et nous serrions un peu les fesses pendant le diner en espérant que le mouillage tenait. De retour à bord dans la nuit, submergés d'embruns dans le zodiac sur un parcours d'à peine 300 mètres, nous avons préféré organiser un quart de veille au mouillage comme le faisaient déjà la plupart des autres yachts, tant les rafales étaient fortes. Mais rien n'a bougé et l'accalmie annoncée a permis à tout le monde de se coucher vers 2h du matin.

pavillon vermoulu

Le lendemain, nous avons repassé les bouches après une pause déjeuner à l'abri des falaises de Spérone, alors qu'un orage menaçant s'étendait sur le secteur.

Corse sauvage

Finalement quelques bourasques et averses ne nous ont pas fait de mal (sauf le pavillon qui a fini par rendre l'âme) et nous avons rejoint l'anse de Capinero pour une nuit calme dans un site, là encore presque sauvage.

Portigliolo

La dernière étape insulaire nous a conduit à Ajaccio avec un petit pélerinage à Portigliolo, où le mouillage anarchique prend de l'ampleur, dans ce magnifique Golfe où nous avons tant de souvenirs.

Mouillage aux Sanguinaires

L'escale technique de l'Amirauté est bien pratique pour refaire les pleins de la cambuse grâce à ses deux hypermarchés "bord à quai". Puis, avec une météo encourageante, nous sommes partis nous prépositionner au mouillage des Sanguinaires avant la dernière traversée de cette croisière vers les iles d'Hyères.

Barbicagia

La plage de Barbicagia est toujours le lieu de matches acharnés de beach-volley sur fond de résidences à taille humaine, mais l'aménagement paysager de l'extrémité de la route des Sanguinaires laisse toujours aussi perplexe, et semble avoir vidé ce site merveilleux de ses amoureux !

Retrouvailles

Comme la majorité des huit traversées précédentes de cette année, celle-ci n'a pas été très tranquille, et il nous a fallu encore louvoyer dans un vent de 15-20 noeuds avec un reste de houle d'ouest. Consolation, le Volvo est resté silencieux, mais nous avions 159 milles au compteur en arrivant à Hyères pour une traversée théorique de 128. Toutefois le vieil adage de la marine à voile "le près, c'est deux fois la route, trois fois le temps et quatre fois la grogne" ne s'est pas tout à fait vérifié. Et le soir même nous avons fêté, à terre et à bord, les retrouvailles avec la famille et les amis de toujours, visiblement contents de partager avec nous les histoires de marins et souvenirs de voyage.

A bientôt pour une autre croisière.