Nous somme donc partis mercredi dernier 6 juin en début de matinée, avec une météo correcte, ensoleillée, sans calmes et sans vents forts. Le bémol était que la direction prévue de ces vents était contraire. Nous nous sommes donc préparés à l'idée de louvoyer pendant au moins 36 heures, temps nécessaire à rejoindre Mahon à Minorque depuis Port Leucate, soit presque 200 milles marins, tout en espérant qu'Eole prendrait quelques liberté avec les météorologues et nous gratifierait d'un brise régulière portante (oups !).

chienne de vie



Ce ne fut hélas pas le cas, et le vieux dicton marin contre les vents contraires s'est vérifié une fois de plus: "deux fois la route, trois le temps, et quatre fois la rogne". Du vent de sud, de 10 à 25 nœuds pendant 45 heures sauf deux courtes accalmies nocturnes de quelques heures pendant lesquelles la risée Volvo nous a propulsé dans la bonne direction.

deux jours de près

Mais nous avons au total parcourus plus de 250 milles, et pas mal manœuvré pour les virements de bord et les réductions ou renvoi de voilures. Et finalement, au lieu d'aller jusqu'à Mahon, nous avons écourté la fin du parcours en nous arrêtant à Fornells, une quinzaine de milles avant, toujours à Minorque, où nous sommes arrivés au lever du troisième jour avec une belle houle de sud-est et le début du coup de vent de NW annoncé mais encore modéré. Le petit déjeuner au mouillage a été délicieux ! Heureusement, pendant la traversée, le soleil ne nous a pas fait défaut, on en voit les traces sur nos visages, et nous avons eu aussi de longues périodes de navigation agréable.



La pêche aurait pu être une bonne compensation à la rogne, mais la superbe daurade coryphène d'au moins 3 kilos que nous avons prise jeudi après-midi s'est décrochée à un mètre de la jupe, malgré les manœuvres pour la fatiguer sans casser la ligne et la demi heure de patience que nous avons consommée pour mettre toutes les chances de notre côté. Hélas, hélas, hélas,.... mais cela nous arrivera encore.

daurade coryphène



Fornells n'a pas changé depuis quelques années sans visite, mais paraissait un peu mort en ce vendredi après-midi sous la grisaille de la dépression qui agite le nord du bassin d'un mistral assez musclé. Demain, si le temps le permet, nous repartirons pour Mahon qui mérite une escale et nous placera idéalement pour une deuxième grande traversé vers le sud de la Sardaigne.