Effectivement, le temps était favorable pour notre dernière traversée, celle qui nous ramènerait au bercail. Les premières heures furent plutôt calmes, mais une fois dégagés des côtes Corse, le vent s'est levé, de nord-est comme prévu, mais un peu plus fort que prévu: 25 à 35 nœuds alors qu'on nous annonçait force 4 à 5, localement 6. Mais une fois la voilure bien réduite, il suffisait de regarder faire le pilote automatique, réglé sur la pointe des Mèdes à Porquerolles, et 19 heures plus tard, nous y étions. Cela allait si vite que nous avons craint un moment d'arriver avant le lever du soleil. Crainte non fondée, car le vent ayant un peu faibli dans la deuxième partie de la nuit, nous avons vu le lever du soleil en arrivant au mouillage à la plage de la Courtade. Il y avait beaucoup moins de monde qu'au mois d'août par beau temps, mais nous avons été quand même étonnés de voir tant de voiliers sur place. Il faut dire que nous étions dimanche.

Courtade en septembre



Un bon repos, une bonne sieste, suivie d'une bonne nuit et nous étions comme neufs lundi matin, pour retourner au boulot ! Bon, c'est de mauvais goût, mais cela veut dire qu'on pense toujours à vous. En fait nous avons fait, par calme plat, un petit pèlerinage à Hyères portant nos pas vers cette maison que Mayanne aimant tant, et où elle a passé ses dernières semaines, heureuse, cette année. Puis nous sommes retournés à Porquerolles, à la voile cette fois, dans la baie du Langoustier où l'affluence était modeste. En début d'après-midi, nous avons profité du reste du vent, très faible, jusqu'à ce qu'il meure pour de bon, au cap Sicié. Ce qui nous amené jusqu'à l'ile des Embiez pour la nuit.

tartane



Cette année, c'est par beau temps que nous avons débarqué dans ce petit paradis créé par feu Paul Ricard dans les années cinquante, montant jusqu'au "château" où vit actuellement sa fille, et faisant un détour jusqu'à la cave, où le charmant viticulteur du domaine nous a fait goûter le blanc local, vraiment fruité, au point que nous en avons acheté quelques bouteilles.

Sormiou



Après le déjeuner, ce mercredi, une toute petite brise a fini par se lever, nous encourageant à lever l'ancre, mais, après quelques milles, elle est tombée et c'est encore avec la risée Volvo que nous sommes arrivés dans la calanque de Sormiou. Curieusement, nous y étions absolument seuls. Zéro bateau au mouillage dans les calanques, par beau temps, avec de l'eau de mer à 23°, jamais nous n'avions vu cela ! Nous nous sommes même demandés si, par hasard, le dinosaure administrativo-répressif, comme nos amis québécois qualifient affectueusement notre belle administration, n'avait pas pondu encore un règlement d'interdiction de mouillage dans ce magnifique site. En attendant cette sinistre éventualité, qui sera quand même difficile à faire gober aux plaisanciers marseillais et aux autres, nous en avons profité, ainsi qu'un autre voilier allemand arrivé plus tard.

mini port marseillais



Comme les prévisions météo nous annoncent un régime d'ouest à nord-ouest assez fort pour vendredi et samedi, nous n'avons pas musardé et sans attendre le vent, sommes partis vers l'ouest, prévoyant une autre escale mercredi soir avant de longer le delta du Rhône et la Camargue jeudi. Nous en avons profité pour tenter le passage entre la terre et l'ile Maire, juste au bout de la corniche sud de Marseille qui se termine au cap Croisette. Eh bien cela passe, avec au minimum trois mètres de fond. Bon à savoir, et ce petit coin est truffé d'abris minuscules dans lesquels se sont installés des écoles de plongée, des pêcheurs et des plaisanciers locaux.

détroit de l ile Maire



Une fois franchi ce passage, une toute petite brise nous a donné l'espoir de continuer à la voile. Après plusieurs heures où la vitesse n'a pas dépassé 1 à 1,5 nœuds, elle a fini par venir, du sud-ouest, et notre fier vaisseau a ainsi pu nous conduire avec zéro gramme de CO2 jusqu'au golfe de Fos. C'est le dernier "os" de cette croisière ! Nous avons laissé tomber notre ancre à l'abri du Theys de la Gracieuse, cordon sablonneux issu de l'embouchure du grand Rhône qui remonte à l'intérieur du golfe de Fos, créant un grand plan d'eau calme et sauvage.

Paysage industriel à Fos

Evidemment on est en vue directe des installations industrielles lourdes du port de Fos, juste au nord, mais si on regarde vers le sud, avec beaucoup d'imagination, on peut avoir le sentiment de se trouver dans une lagune déserte et immense.

They de la Gracieuse



Notre prochaine escale sera probablement Frontignan, jeudi soir. Puis nous devrions participer, pendant le week-end, à "la route des huitres" sur l'étang de Thau, organisé par l'amicale de propriétaires de voiliers Bavaria, avec le concours du club nautique de Marseillan. Il s'agit surtout d'un rallye gastronomique autour du Noilly Prat et des huitres de Bouzigues. Miam-miam !