Enfin, nous avons trouvé la recette du café frappé, qui est quasiment la boisson nationale grecque ! A une terrasse de bistrot, bien rares sont les consommateurs qui ne dégustent pas ce délicieux breuvage.

La voici donc, pour ceux que cela intéresse:

Dans un grand verre (33 cl est une bonne contenance) mettre:

- trois cuillères à café de nescafé spécial filtre

- deux cuillères à café de nesquik ou autre poudre chocolatée

- trois cuillères à café de sucre en poudre, de préférence roux

- deux centimètres d'eau à température ambiante

Mélanger le tout de façon à obtenir un liquide homogène et ajouter:

- six glaçons

- deux cuillères à soupe de lait très froid

- remplir à ras bord avec de l'eau très froide

Battre au mixer suffisamment pour obtenir une mousse épaisse en surface et bien refroidir le tout,

Déguster avec une paille progressivement mais avant que toute la glace ne soit fondue.

Remarque: certains établissement proposent le lait et le sucre de manière optionnelle. A notre avis, c'est surtout pour répondre au souci de plus en plus fréquent des consommateurs, en Grèce aussi, d'une nourriture allégée, exempte de tout ce qui est bon. Vous avez le choix. Merci de nous communiquer vos impressions après essai.



Depuis notre petit mouillage relaxant après la visite à Delphes, nous avons cheminé jusqu'au fond du golfe de Corinthe à la vitesse du vent, c'est-à-dire très lentement, en utilisant pas mal le moteur, et en visitant quelques criques non signalées comme intéressantes dans nos guides. Evidemment sur une mer d'huile on voit tout ce que font les animaux marins en surface, et c'est assez désappointant d'en voir autant, qui poussent le vice jusqu'à venir sauter à proximité immédiate du rapalas pourtant bien appétissant de Marie, mais sans y toucher. A notre grande surprise nous avons également vu un grand troupeau de dauphins, mais comment imaginer qu'il n'y en ait pas dans cette mer intérieure bordant le site de Delphes. Apollon lui-même les utilisait pour ses escapades et chevauchées.

Alatonisi



Nous avons d'abord passé une nuit derrière un petit îlot désert nommé Alatonisi près du village de Paralia que nous ne pouvions même pas voir. Une promenade sur la plage de galet nous a fait découvrir quelques beaux cailloux et en particulier deux morceaux de marbre détachés de la montagne , mais portant de traces de taille sur une face. Nous les avons stockés à bord pour les faire expertiser plus tard. L'eau de mer à 29° nous a aussi laissé un excellent souvenir, mais notre tentative de pêche aux oursins n'a pas été très concluante: dans les noirs il n'y a quasiment rien et dans les mouchetés il y a quelques virgules orange dont le goût est délicieux, mais quel boulot pour déguster 1,5 gramme de nourriture ! Et pourtant les connaisseurs jugent ce mollusque délicieux.

petit canal



Ensuite, ce samedi, nous avons été attirés par un plan d'eau intérieur, apparemment accessible par un petit chenal. En fait, il faut mouiller à l'extérieur, et passer avec l'annexe. Mais si on essaie de le faire contre le courant, c'est plein gaz, millimètre par millimètre, et un peu affolant, car c'est étroit. Mais de petits bateaux de pêche et de nombreux plaisanciers sur des pneumatiques puissants ou des jet-skis, l'empruntent. Il faut dire qu'à l'intérieur, c'est un petit paradis entouré de collines boisées et de maisons plutôt chics, autour de délicieuses petites chapelles blanches et bleues, de plus en plus fréquentes. Ce village de Vouliagmeni mérite un détour. Une petite escalade jusqu'à une chapelle blanche dominant le golfe de ses 120 mètres d'altitude, au soleil couchant, n'a fait que le confirmer.

golfe de Corinthe depuis le cap Melangavi



Cette dernière escale dans le golfe de Corinthe nous plaçait à proximité immédiate du canal que nous voulions aborder en début de matinée, avec du temps devant nous pour attendre notre tour, si nécessaire. En fait, arrivés à l'entrée vers 10h ce dimanche, nous l'avons embouqué vers 10h45 en convoi de trois voiliers derrière deux gros yachts à moteur genre Black Rose (vous suivez ?), une grosse caïque italienne, puis un pneumatique et un remorqueur. Nous en avons bien profité car le convoi était lent, ayant un courant contraire non négligeable assez étonnant avec le fort vent d'ouest qui s'est remis à souffler depuis 24 heures. C'est un ouvrage extraordinaire taillé dans le calcaire massif avec ses failles et ses effondrements. Et puis tous ces ponts et passerelles qui le traversent, sur lesquels les badauds profitent du spectacle de ces bateaux, qu'ils doivent voir comme une procession de fourmis dans un sillon vertigineux ! Evidemment nous avons mitraillé pendant le passage, que nous ne referons peut-être pas de si tôt.

les badauds sont là-haut



Les formalités de sortie ont été ultra rapides et une fois la facture en poche (ouille, ouille ! mais nous savions que c'était le péage le plus cher du monde, rapporté au kilomètre) nous avons gagné le mouillage situé juste au nord de la sortie, où se trouvait quelques autres voiliers en escale ou en attente de traverser dans l'autre sens. Le vent étant bien fort, nous allons attendre qu'il se calme un peu avant d'entreprendre notre découverte du golfe de Saronique puis des Cyclades qui sont le but initial de cette magnifique croisière 2009.



Pour le moment, nous avons évité Corinthe, cité de tous les vices, mais ses attraits actuels ne nous y ont pas encore fait renoncer définitivement. Peut-être irons-nous plus tard, éventuellement en voiture, car nous ne voulons pas rater la dégustation de raisin au mois de Septembre, et bien sûr la fabuleuse citadelle magnifiquement éclairée, qui nous a nargué de toute sa hauteur et sa splendeur, la nuit dernière.