Nous avons du vent, depuis que nous n'en avons plus tellement besoin ! Tous les jours la météo nous prévoit du NW force 4 éventuellement 5, et c'est plutôt du 6 ou 7, heureusement de la bonne direction, mais surtout l'après-midi et le soir. La fin de nuit et le matin c'est le calme, le luxe et la volupté. Pas tout à fait depuis le début !



Dès notre première soirée dans le calme du mouillage, nous avons étalonné le sans-gène d'un voisin italien qui a quitté son bord pour aller dîner à terre en laissant son labrador à bord. Evidemment, celui-ci a protesté en aboyant avec une constance aussi forte que prévisible sans que les maîtres se soucient du problème. Heureusement ils ne sont pas rentrés trop tard, sinon, les affreuses pensées que nous avons eues (par exemple, démouiller et remorquer le voilier à bonne distance du port) se seraient peut-être concrétisées.



Au petit jour, un voilier français qui venait sûrement d'effectuer sa traversée depuis l'Italie, comme nous la veille, est venu mouiller également dans le petit port en s'approchant le plus possible de la plage pour se mettre à l'abri des puissantes rafales. Le malheureux à choisi de poser son ancre sur notre chaîne, et lorsqu'il s'en est rendu compte, c'était trop tard. Impossible de démouiller sans arracher notre ancre avec, ce qu'il a fait, nous réveillant brutalement vers 5h30. Alain a jailli de sa couchette en entendant le bruit de notre chaîne que l'on relève, pour constater que l'intrus nous emmenait au large avec lui. Heureusement que le vent ne portait pas à terre, sinon nous y serions peut-être encore avec lui.



Le plus fort, c'est que l'équipière à la manœuvre du moteur avait un mal fou à comprendre ce qui se passait, et que le "captain", à l'avant avec une gaffe, essayant de dégager notre chaine de son ancre, nous a demandé si nous pouvions mouiller notre deuxième ancre et larguer la première afin de le laisser libre de sa manœuvre. Comme Alain lui a fermement conseillé de ne pas compter là-dessus, il a fini par abandonner la main de fer qu'il avait stupidement accrochée dans notre chaine et s'est trouvé immédiatement libre: opération séparation des siamois réussie ! Mais plutôt que venir rechercher sa main de fer et l'amarre associée il est parti immédiatement se faire voir ailleurs. Peut-être pourrons nous lui rendre lors d'une prochaine escale commune.



Depuis, les mouillages de rêve se suivent et ne ressemblent pas.

Mouillage sous les cyprès



- Ormos Agani après une belle journée de voile dans 20 à 30 nœuds de vent en longeant les côtes Albanaises, pour découvrir le calme et la beauté du canal de Corfou, puis gouter le délicieux Ouzo servi très frais dans une tarverna sur la plage, après une promenade dans les oliviers millénaires (les filets sont prêts pour la récolte) et les cyprès innombrables.

Oliviers millénaires

- Corfou Ormos Gritsas, après une petite matinée de voile relax, les doigts de pieds en éventail. Le mouillage, très près du centre ville, nous permet de découvrir le charme des petites rues où les carrefours sont parfois ombragés par des treilles. La fréquentation en ce début de saison n'est pas encore énorme mais tous les commerces de souvenirs sont prêts !

treille de ville

Nous découvrons maintenant la ville de Corfou, finalement assez petite, dont l'histoire est aussi riche que l'enchainement de ses alliances ou résistances: depuis Ulysse, en passant par les arabes, les Vénitiens, les Français, les Anglais (qui suivent toujours de près) et l'indépendance avant le rattachement à la Grèce en 1864. Tous ont laissé des traces bien visibles, complètement assimilées dans un melting pot moderne gréco-méditerranéen. Le plus surprenant pour nous serait presque ces arcades, directement dérivées de celles de la rue de Rivoli à Paris, que l'on retrouve un peu partout dans la ville y compris les plus petites rues.

Arcades

Ce samedi après les courses au marché, retour à bord et bulle, avant une sortie à la fraiche, et demain, les visites plus culturelles. Nous resterons sans doute à Corfou encore quelques jours avant de poursuivre dans les îles ioniennes vers Paxos et Antipaxos sans doute.